Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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Roy d’Espagne, sous pretexte de l’entreueuë du Roy,
& de sa fille Isabeau mariée à Philippes II. Cette visite
du Royaume fut suiuie de la retraite du Roy, de
Meaux à Paris, où le dessein des Heretiques, d’enleuer
le Roy, fut eludé par la vigilance actiue, & par la
conduite iudicieuse de cette Reyne, laquelle durant
tout le regne de son fils, fut tousiours si puissante à sa
Cour, qu’il ne s’y passoit aucune affaire importante
que par son aueu, ou par sa conduite, son credit y
estoit fortifié par le Chancelier de Birague, & par les
Seigneurs de Gondy, qu’elle auoit tires d’Italie pour
les amener en France. Dans ce haut appareil de puissance,
où sa fortune se trouuoit alors eleuée, autant
victorieuse de ses ennemis, qu’elle estoit superieure à
tous ses riuaux, elle fit le mariage de son fils Charles
IX. auec Elisabeth d’Autriche fille de l’Empereur
Maximilian, dont la celebrité, & la consommation
furent faites à Mezieres, auec vne joye incroyable
de toute la France, de mesme qu’au contentement
parfaict des deux partis. Il est estrange que les
ennemis de cette Reyne l’ont accusée d’auoir aymé
desordonnément Henry son III. fils, alors Duc
d’Anjou, & depuis Roy de Pologne, & de France ; Et
que pour le faire regner successiuement apres ses
deux aisnés qu’elle n’aymoit pas, elles les auoit tous
deux fait mourir par poison, bien qu’elle eust tousiours
esté Regente, mesme durant qu’ils estoient
Roys maieurs, & absolus sur leurs peuples. Ces sages
Princes ont eu des sentimens bien contraires, &


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