Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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qu’elle auoit vsurpée en l’administration des affaires
d’Estat, sous ombre du Gouuernement de la personne
du Roy qui luy auoit esté confiée, & qui dans vn
âge de plus de quinze ans, ne parloit encore que par la
voix de sa Gouuernante, & n’agissoit que par son organe.
Tout eclate donc en vne guerre ciuile qui fut
presque aussi tost finie qu’elle auoit esté commancée,
par l’accommodement du Duc d’Orleans auec le
Roy, & par la reconciliation des Princes auec la Regente.
Mais comme cét accord estoit peu solide, aussi
fut-il de peu de durée. Les Princes renouuellerent
leur ligue aussi tost que leur me contentement se renouuella.
Le Duc de Bretagne qui s’y ioint, grossit
la partie de plus de la moitié. Mais sa ionction à la ligue
des Princes ne seruit qu’à croistre l’honneur de la
victoire que le Roy & sa Gouuernante remporterent
à S. Aubin sur le Duc d’Orleans, & sur le Duc de Bretagne
vnis ensemble. La paix qui suruint en suite de
cette guerre, fut d’autant plus fortement affermie,
qu’elle fut authorisée par le mariage du Roy Charles
VIII. auec Anne fille & heritiere vnique du Duc
de Bretagne, laquelle luy apporta cette Duché pour
fruict de sa victoire, & de leur mariage.

 

I.
Anne Gouuernante
du
Roy.

Cependant Charles entreprenant le voyage de
Naples, ordonna en son absence Pierre de Bourbon,
& sa sœur Anne Regens en France. Là tandis que ce
ieune Prince par tout victorieux s’asseure de Milan,
pacifie Florence, rauit Rome, prend Naples, estonne
toute l’Italie, & que toutes les villes ausquelles il passe,
ou l’embrassent comme amy, ou luy obeyssent



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