Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 66 --

à dire les quereles d’vne Alemande auec vne Italienne,
firent d’estranges broüilleries à la Cour, & de
cruelles intrigues dans l’Estat ; l’vne fauorisant le
party Bourguignon, & l’autre celuy de la maison
d’Orleans, à laquelle elle estoit alliée. En ce temps
Dieu affligea la France par la maladie de son Roy
Charles VI. auquel en partie les mouuemens d’vne
cholere furieuse & enragée contre les meurtriers de
son frere le Duc d’Orleans, en partie l’atteinte d’vne
peur soudaine & impreueuë à son voyage de Bretagne,
osterent tout l’vsage du sens & de la raison, & le
ietterent dans vne interdiction d’esprit si horrible,
qu’il ne se connoissoit plus, ny entant qu’homme, ny
comme Roy ; & bien loin de gouuerner vn Royaume,
qu’il ne pouuoit pas seulement se conduire luy-mesme.
Bien que dans le premier effort de cette
maladie, il n’eust aucun relasche de son mal, il s’amoindrît
depuis par des interualles reglés qui le mettoient
quelquesfois dans vn estat metoyen entre la
folie & le bon sens. L’ordre que l’on donna au gouuernement
du Royaume dans cette conioncture
d’affaires, fut de laisser la direction de la santé & de la
personne du Roy à la Reyne Isabeau de Bauieres, &
de donner le gouuernement de l’Estat à Philippes
Duc de Bourgogne, sous le titre de Lieutenant General
du Royaume. Ce reglement dura iusqu’à la
maiorité du Duc d’Orleans frere vnique du Roy, lequel
apres l’eloignement du Duc de Bourgogne,
partagea auec la Reyne sa belle sœur tout le Gouuernement
de la France, soit public ou domestique.


page précédent(e)

page suivant(e)