Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE COVP D’ESTAT DV PARLEMENT DES PAIRS, OV LE PRINCE CONVAINQVANT le Mazarin par la raison, & par l’Histoire. I. Que le Parlement des Pairs a eu le pouuoir de transferer l’exercice de l’Authorité Souueraine, entre les mains de son Altesse Royalle. II. Qu’il a deub se resoudre à ce transport par les necessitez de l’Estat. III. Qu’il n’est point d’authorité qui puisse en casser l’Arrest, que par vne vsurpation aussi insolente, que Tyrannique. IIII. Que les nouueautez du gouuernement iustifiées par les nouuelles conionctures d’Estat, ne sont pas des coups de caprice. V. Que son Altesse Royalle en qualité de Lieutenant general absolu, peut faire la Paix generale, sans que la Cour ait aucun droict de s’y opposer, & que les Princes Estrangers ayent seulement vn pretexte pour n’y consentir point. , françaisRéférence RIM : M0_802. Cote locale : B_5_3.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 13 --

Mais pour donner des raisonnements, qui soient vn
peu plus sensibles & moins difficilles à estre conçeus :
N’est il pas vray que le Parlement des Pairs pouuoit s’oposer
efficacement à la Declaration de la Majorité ; &
quand il eut encor prolongé la Minorité iusqu’à l’age de
21. an, & mis la Regence entre les mains de S. A. R. qu’il
n’eut fait que ce que les sçauans dans les affaires d’Estat,
n’eussent iamais peu raisonablement contredire : Faut-il
donc s’estonner s’il a fait aujourd’huy ce qu’il pouuoit
faire pour lors, & s’il s’est donné à des raisons qui ne luy
sembloit pas alors assez pressantes, pour l’establissement
de cette nouueauté.

Mazarins ; vous ne contesterez pas cette authorité de
s’oposer à la majorité des Roys, au Parlement des Pairs, si
vous considerez, que les peuples n’ont deub reconoistre
le Roy majeur, qu’en consequence de l’arrest du Parlement
des Pairs ; & que cet arrest n’ayant peu estre porté
par cette auguste assemblée, qu’apres vn examẽ prealable
de sa iustice ou de son iniustice, il est oit par consequent
en sa liberté de ne le porter point, si toutefois il s’y fut
senty obligé par quelque raison d’Estat.

C’est vne erreur de croire que les Parlemens verifient les
Declarations des Roys, par vne necessité d’obeisiance,
plustost que par vne liberté de iustice. Verifier les volontez
du Roy, c’est tesmoigner par vn adueu solemnel qu’elles
sont iustes & legitimes : Peut-on donc exiger sans
tirannie, que le Parlement des Pairs qui n’est auiour d’huy
qu’vn abregé de cette ancienne assemblée generale des françois
donne vn aueu de iustice, à des volontez qui luy paroistront
pour iniustes ? & ne seroit-ce pas renoncer au
droit qu’il d’examiner les Declarations des Roys, pour



page précédent(e)

page suivant(e)