Du Bos, Mathieu [?] [[s. d.]], LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ TOVCHANT LES VERITABLES RAISONS de sa sortie hors de Paris, faite le 6. Iuillet 1651. Auec vne protestation qu’il fait à la France, qu’il n’en veut qu’à l’Ennemy commun de son repos, c’est à dire au Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2372. Cote locale : C_11_1.
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Pour cét effet ces mortels & secrets ennemis
de l’Estat, ayant jetté les yeux sur Brizac, c’est à
dire sur vne des plus fortes places de la Chrestienté,
se sont imaginez que leur maistre seroit à l’abry
de toutes les menaces des veritables sujets de
la France, si toutesfois ils pouuoient trouuer le
moyen de luy en ouurir la porte, en procuranz
ce gouuernement pour quelqu’vne de ses creatures.
Le dessein a reussi parfaittement au gré de
leurs projets, par la faueur de Charleuoy, Lieutenant
pour le Roy dans Brizac, lequel apâté des
recompenses que les Mazarins luy font esperer
d’vne plus haute fortune, a si secrettement menagé
sa trahison contre le sieur de Tilhadet
Gouuerneur de la place, & trop genereux pour
souffrir que son gouuernement seruist d’azile
aux disgraces de Mazarin, qu’il l’en a chassé sans
autre ordre, que celuy de ses caprices & des secrettes
intelligences qu’il a eu pour cét effet, auec
les emissaires de ce proscrit.

Ce qui me fait croire, sans aucun doute, que
mes ennemis, & ceux du repos de la France destinent
Brizac pour en faire le Port, où cét
Estranger ira r’asseurer les restes du debris de son
naufrage : C’est que ie voy qu’on en donne le
gouuernement à Vardes insigne partisan du Cardinal
Mazarin, & deserteur trop lasche du seruice



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