Du Bos, Mathieu [?] [[s. d.]], LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ TOVCHANT LES VERITABLES RAISONS de sa sortie hors de Paris, faite le 6. Iuillet 1651. Auec vne protestation qu’il fait à la France, qu’il n’en veut qu’à l’Ennemy commun de son repos, c’est à dire au Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2372. Cote locale : C_11_1.
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à l’espreuue de tant de charmantes secousses :
Mais outre que mon consentement n’eust
esté que tres inutille, i’ay creu qu’il ne falloit
iamais fleschir apres cét illustre exemple ; &
que ie deuois cette force d’esprit à la foiblesse
d’vn Mineur, dont le Trosne deuoit infailliblement
estre esbranlé par les troubles que
le retour de cét ennemy eut asseurement rallumé
dans la France.

 

Ces oppositions que la qualité de Prince
du sang ne ma iamais laissé interrompre contre
le retour du Cardinal Mazarin, ont enfin
fait conclure à ses emissaires le funeste
dessein de me faire arrester ; sur la creance
qu’ils ont eu, que s’ils m’auoient vne fois lié
les bras, ils auroient plus de liberté de trauailler
au restablissement de ce proscript, & qu’ils
n’auoient qu à s’asseurer de ma personne, pour
se mettre à l’abry de toute sorte de dangers.

Le dessein estoit sur le point d’estre effectué
lors que ie men suis aperçeu & que ceux qui
obseruoient soigneusement la contenance de
mes ennemis m’ont auerty, qu’il estoit temps
de songer à ma seureté ; & que la violence
des affaires ne permettoit pas à ceux qui en
brassoient l’iniuste monopole, de le faire plus
tirer en longueur de peur de le voir enfin auorter,



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