D. VV. [?] [1649 [?]], LE HERAVLT FRANCOIS. OV Le Paranymphe de Monsieur le Mareschal de la Mothe-Houdancour, Duc de Cardone, &c. Publiant les Batailles qu’il a données en Italie & Catalogne, auec les memorables actions de sa vie. SECONDE PARTIE. , françaisRéférence RIM : M0_1624. Cote locale : A_3_69.
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temps de paix ; Mais cette eminente vertu fut comme les superbes
Tours qui sont plus sujettes aux foudres que les edifices plus bas, il
eut des enuieux, comme il auoit eu des admirateurs. Le Mazarin
que la suite du temps a fait voir estre l’Ennemy juré de l’Estat & des
bons François, n’ayant pû souffrir qu’vn si grand homme ne fut redeuable
qu’à sa propre vertu des auantages qu’il possedoit, ou pour
mieux dire, n’esperant pas de le voir plier sous sa tyrannie, pour en
faire vn Ministre de ses iniustices, il le rẽdit criminel deuant les souueraines
Puissances, si bien que sortãt de Catalogne pour venir en Cour,
selon les ordres qu’il en auoit receus au retour de la derniere défaite
des Espagnols deuant Mirauet, il fut arresté prisonnier dans Lyon,
mis dans vne des forteresses de cette ville, & gardé là-dedans iusques
en 1648. que la Cour de Parlement de Bourdeaux ayant reconnû
que son zele au bien de l’Estat faisoit tous ses crimes, le mit dans
les droits de sa liberté par vn Arrest iustement donné.

 

Son salut s’estant alors trouué dans l’integrité de ses Iuges, ses ennemis
qui ne l’auoient pû perdre ouuertement, le voulurent faire auec
artifice, on luy ouurit les chemins de la Cour, pour l’engager dans
quelque dangereuse commission, ou le faire perir par vne inuention
plus lasche ; mais le Ciel qui le destinoit pour l’appuy d’vn Estat, la
gloire duquel auoit esté l’objet de tous ses exploicts, ayant mis l’Auguste
Senat de Paris, dans les sentimens de releuer le Sceptre François,
que la tyrannie d’vn Ministre Estranger vouloit perdre, il se sentit
si puissamment eschauffer de cette religieuse chaleur, qui faisoit
agir tant d’Hommes Illustres, qu’il offrit au salut de l’Estat cette mesme
valeur, & cette mesme experience qu’il auoit si souuent employée
à la ruine de ses ennemis : ce qui fut accepté de bon cœur par le Parlement,
qui n’ignore pas ce que vaut sa conduite à toute la France. Les
occasions ne se sont pas encor presentées pour faire executer ce genereux
employ, qu’il a pris pour le bien public ; Lors que ie le verray
marcher à la teste de nos escadrons, & foudroyer ceux qui blessent
l’authorité Royale, sous pretexte de la conseruer. Ie ne seray pas le
dernier à me taire, & continuëray ce Panegyrique par vne troisiesme
Partie.

FIN.



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