Catalan [signé] [1649], L’ADIEV DV SIEVR CATALAN, ENVOYÉ DE S. GERMAIN AV SIEVR DE LA RAILLERE DANS LA BASTILLE. , françaisRéférence RIM : M0_43. Cote locale : E_1_116.
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veritez, a sceu qu’il y auoit encores dix mille gueux
mendians à Paris qui ne se plaignoient pas du siege,
ou blocus ; car pour moy i’entens mieux les termes
de nostreart, que ceux de la guerre.

 

Si cela est, quel iugement deuons-nous faire, non
pas des Seigneurs, ny des Bourgeois, mais des artizans,
que l’on nous a dit trauailler comme auparauant
dans leurs boutiques ? Nous auions esperé de semer
aussi aisément la diuision entre le Parlement &
le peuple, que le Cheualier de la Valette semeroit ses
libelles ; mais tant s’en faut qu’il ait reüssi, que ce
mesme peuple la liuré entre les mains de ceux, dont il
taschoit de l’aliener. On dit mesme que le Parlement
& la ville de Paris sont si bien d’accord, qu’ils se sont
mariez ensemble solemnellement par aduis de leurs
proches, & ont passé vn contract, dont les articles sont
tres auantageux à la Couronne, mais tres preiudiciables
aux Ministres d’auiourd’huy, aux Gouuerneurs
des Prouinces, aux Surintendans des Finances, Intendans
des Prouinces ; & sur tout à Messieurs les
Traitans, ou Partisans ; qu’on appelle vulgairement
du nom odieux de Gabeleurs, & Monopoleurs. Apres
cette ferme vnion, qu’elle esperance pouuons-nous,
auoir de dompter Paris, ny par consequent de remonter
sur nostre beste ? Ie voudrois de bon cœur,
mon cher Confrere, que vous fussiez icy auec le reste
des Confreres, pour songer aux expediens de nostre
salut par la retraite, son Eminence ne s’en éloigne
pas fort, pour ne vous rien celer, ie pense qu’elle



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