Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.
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Musique ; qui sans cesse entonneront, Viue le Roy, Viue le
Roy.

 

Vn mal ne s’attache iamais à vne personne, qu’il ny ioigne
vn compagnon auec luy ; De mesme nous voyans priuez de la
digne compagnie de cét Astre Royal qui ne nous promettoit rien
moins qu’vne perpetuelle felicité ; nous fusmes dans cét instant,
comme perturbez d’esprit, de voir que le siege de toutes les Prouinces
Françoises estoit desgarny de la pluspart de ces genereux
Princes ; & que le soustien des pauures s’en estoit exilé volontairement.
Grande Reyne, quel mal auons nous commis contre
vostre Majesté, pour nous traitter de la sorte ? Ce peuple qui
vous ayme plus que soy-mesme, a-il merité vn tel chastiment ?
Vous nous quittez & nous laissez orphelins de vostre Vertu &
grauité ? Mais mal-heur pour nous, c’est durant la nuict que vous
fuyez auec nostre Soleil, comme si nous estions des Triphons
qui eussent osé entreprendre sur vostre grandeur, & vous desposseder
de vostre Trosne ? Non, non, grande Reyne, ce n’est
pas nous qui vous ont mis à la mercy des bestes sauuages, qui se
peuuent rencontrer durant l’obscurité d’vne nuict ; Nous vous
cherissons trop pour ce faire. Si nous eussions esté aduertis de
cette entreprise (car nous sçauons fort bien qu’elle ne vient point
de vous) sçachez que vostre humble & tousiours pliant Peuple,
n’eust pas permis de vous mettre en vn tel danger ? Quoy ! pensez-vous
que nous eussions manqué de cœur, pour nous vanger
de l’ennemy de vostre repos & du nostre ? Et que nous eussions
permis que vostre splendeur nous eut laissé dans vne espoisse obscurité ?
Non, Madame, puis qu’ils n’y à point de Parisiens en cette
Ville, qui eusse negligé à perdre sa vie pour la conseruation
de la vostre. Sus, donc, Madame, Monstrez nous que vous estes
Mere de nostre Roy ; Venez auec luy nous reuoir, ou si ie n’offense
vostre Majesté, permettez à vos fidels seruiteurs de l’aller
querir où vous le retenez ? Sans Luy & Vous, nous ne sçaurions
plus viure ? Que la disgrace qui nous a causé vos esloignemens,
soient maintenant conuertis en joye & liesse ; Que nos Princes
soient bien vnis ensemble, & qu’ils soient vn peu touchez de nostre
amitié. Amitié, ô ! grand Duc d’Orleans ; pour nostre Roy
vostre nepueu. R’amenez-le ; & venez en paix habiter parmy ceux
qui vous ont tousiours respecté & honoré ; Ie croy qu’il n’y à



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