Bourbon-Condé, Louis II de (prince de Condé) [signé] [1651], LETTRE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE ESCRITE A TOVS LES PARLEMENS DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_2009. Cote locale : B_7_11.
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d’aupres du Roy, pour l’aller trouuer. Nous
auons sçeu qu’on negocioit à Sedan, nous auons
veu le Lieutenant de Brissac se rendre maistre
d’vne place si importante, en chasser le sieur de
Tilladet pour auoir luy seul l’agreément & l’aduantage
de la remettre entre les mains du Cardinal
Mazarin, Ce n’est pas le seul preiudice que
la France a reçeu des negociations de ses creatures,
il s’est seruy de leur ministere affin de tenir
toutes choses en suspens, il a empesché que les
Conseils que S. A. R. & moy auons donnez pour
mettre ordre aux affaires publiques & paruenir à
la Paix generalle ne fussent escoutez, affin que les
peuples qui ont eu sujet de croire que sa retraicte
& ma liberté soulageroient leurs miseres, perdissent
les iustes esperances qu’ils en deuoient<lb/> conceuoir, & qu’ils eussent ressenty en effect si
ses Emissaires qu’il a dans le Conseil n’eussent
opposé leurs intrigues, & le credit qu’ils conseruent
aupres de la Reyne, affin d’empescher les
bons desseins de son Altesse Royalle & les nostres,
ainsi nous auons eu ce desplaisir de voir
toutes choses comme abandonnées ou du
moins suspenduës iusques à ce que le Cardinal
Mazarin eust enuoye ses decisions du lieu ou
il s’est retiré ; les iustes soupçons que nous auons
conçeu de leur conduite, ont augmenté nostre


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