Bardonville,? de [?] [1649], LE CONFITEOR DV CHANCELIER AV TEMPS DE PASQVES. , français, latinRéférence RIM : M0_751. Cote locale : C_1_28.
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hors de leur fantaisie. Et en autre lieu que ie ne suis, ie
ferois connoistre le detail de ce que ie dis. Ie deuois
auoir dit & suiuy les ordres, & l’exemple de cet Auguste
Thomas Morus Chancelier d’Angleterre, qui
pressé de consentir à la volonté de son Prince, en
chose iniuste & contre Dieu, il ayma mieux luy refuser
de souscrire à la volonté de son Roy, & par
ce moyen signer son Arrest de mort, que de ternir
sa memoire ; ne ressemblant en cela ny à Adam,
ny à moy, qui voulãt s’excuser à Dieu, en disant qu’il
n’y auoit que la femme que Dieu luy auoit dõné pour
compagne, qui l’auoit obligée à manger d’vn fruict
deffendu. Lascheté insurportable de conter les raisons
d’auarice d’vne femme ! maintenant que ie suis
dans vn sens rassis, ie sçay tres-bien qu’il est deffendu
de thezauriser au d’espens du sang du Peuple, qui est
celluy de Dieu ; pratium sanguinis & non litet mittere in
corbonam. Nonobstant, Madame, vous sçauez combien
nous en auons amassé ; vous en sçauez le compte :
& vous Nobles Bourgeois de Paris, qui me reduisez
dãs vne cellule impreueuë pour faire vne Meditation
sans methode, qu’esperez-vous de vostre violence ?
du moins si i’auois le Pere Oronce, le Pere,
Chrisostome, ou bien le Pere Irenée, quoy que Normans,
ils me consoleroient possible mieux qu’ils
n’ont pas fait, & ils attendroient auec que moy des
Iugements Eternels, pour auoir contribué à mes laschetez.
L’angoisse où ie suis fera qu’ils excuseront, si ie
parle ainsi, i ay tort de me plaindre d’eux, ie croy que
si tost que leur Dortoir sera acheué auec l’enceinte


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