Anonyme [1652 [?]], TROISIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION, de toutes les questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XIII. S’il est permis au Ministre d’Estat de faire tout ce qui luy plaist. XIV. Si l’on doit souffrir qu’vn Ministre d’Estat impose tous les iours de nouueaux subsides. XV. Si le Roy doit écouter les plaintes que les peuples luy veulent faire contre son Ministere pour leur faire iustice. XVI. Si l’on ne doit pas faire rendre aux Fauoris & à tous leurs Partizans, tout ce qu’ils ont volé au peuple. XVII. Si l’on doit punir exemplairement vn Ministre d’Estat, quand il la merité. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_32.
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contributions, Non equidem dono, sed non nego,
iuuadite. Comme s’il vouloit dire que le peché
qu’il y auoit à donner par force, fut sur les preneur.
Quand Iesus-Christ paya le tribut à Cesar,
il le paya sous pretexte de Religion, & pour
ne pas troubler l’ordre public & politique : mais
en ce faisant il ne le paya que bien petit, & vne
fois en sa vie ; & à qui ? à vn scelerat, à vn infidele,
& à vn mécreant, & non pas à vn homme
bien raisonable.

 

Le Roy Louys XII. auec son seul reuenu ordinaire,
sans leuer tant d’imposts & tant de subside
sur ses subjets, ainsi que nos Mazarinistes
font auiourd’huy, força bien, & prist, dit l’histoire,
tout l’Empire des Venitiens, excepté le
seul Corps de la Ville, conquesta la Duché de
Milan, & donna vne terreur vniuerselle à toute
l’Europe. Ie ne suis pas Mazarin, mais auec
le quart de l’argent qu’il a leué en France, ie
voudrois auoir conquis toute la Flandre, toute
l’Italie, & toute l’Espagne : où luy à peine a-t’il
pû conseruer vne place de toutes celles que
nous auions conquises sur les ennemis de cette
Couronne.

Bien loin de souffrir qu’vn premier Ministre
d’Estat impose tous les iours de nouueaux subsides,
il faudroit faire contre luy ce que Henry
II. vouloit faire contre Messieurs de Guyse. Il



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