Anonyme [1650], TESTAMENT DE MONSIEVR LE DVC D’ESPERNON. , françaisRéférence RIM : M0_3763. Cote locale : D_1_27.
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esté enfin confirmé en sa susdite creance, par la genereuse resolution
de la pluspart du Clergé de Bourdeaux, qui luy ont fait
l’honneur de ne vouloir iamais denoncer excommunié & Anathematisé,
& sur vn d’entr’eux, qui chasque fois qu’on luy est
allé faire des plaintes des Sacrileges que son Altesse Serenissime
faisoit & ses vaillans & triomphans guerriers, s’est contenté de
dire, tant pis.

 

Item, Veut & ordonne le Seigneur Prince Testateur, apres
qu’il aura pleu au destin de faire vne diuision de son ame & de
son corps, que son mesme corps soit enseuely en l’Eglise des P. P.
Augustins, dans le tombeau de François de Candale, viuant
Bourgeois de Bourdeaux & Euesque d’Aire, lequel tombeau les
Bourde lois ont espargné plus que son Chasteau dé Puypaulin,
outre l’attente dé son Altesse, & l’ont laissé en son entier, ce
qui doit estre reputé pour vn miracle. Et afin que le Parlement
& le peuple de Bourdeaux agréent qu’il soit deposé en tel lieu,
& qu’ils soient inuitez de faire ses funerailles les plus magnifiques
& triomphantes qu’ils poutront, Consent son Altesse Serenisime,
que comme ce fameux Capitaine Iean Zisca de Boheme,
commanda qu’apres sa mort on l’esgorgeast, & qu’on en fit
vn tambour pour porter à la guerre, esperant que l’efficace de sa
valeur seroit attachée a sa peau resonnante, pour espouuenter
ses ennemis, consent dis-je, que les Bourdelois, ses chers compatriotes,
en fassent tout de mesme de son corps, & qu’ils l’esgorgent
pour faire semblablement de sa peau vn tambour, dont
le son les assurera grandement contre tous les ennemis qu’ils
pourroient auoir cy-apres ; laquelle sienne peau son Altesse Serenissime
donne & legue, & par droict d’institution & legat, delaisse
à la ville de Bourdeaux la faisant & instituant en ce, son heritiere
particuliere.

Item, Le Seigneur Prince Testateur donne & legue & par
droit d’institution & legat, delaisse au sieur Marquis de Chambaret,
fils d’vn Pere tres genereux, & qui sans la traison fauorable
d’institution & de legat luy delaisse sa perruque, pour preune
authentique de son amour, à condition qu’il aille à Bourdeaux,
rapporter à Madame la Princesse, & luy deduire les raisons susdites,
des feux de joye, & de ses resioyssances sur l’emprisonnement
des Princes ; faisant en cela ledit Pontac son heritier particulier.



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