Anonyme [1649], SVITTE ET VNZIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa dixiéme arriuée iusqu’à present. , français, latinRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_11.
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& qu’ils s’estoient mis en armes pour la garde de leur ville, en
sorte qu’ils n’y laissent, entrer aucuns gens de guerre, sçachans bien les
desordres que les garnisons du party contraire ont apporté aux villes où
ils sont entrez.

 

Le Samedy vingt-septiesme en l’Assemblée du Parlement, Monsieur
le Prince de Conty, dit que par la declaration qu’il auoit faite à la Cour
le vingtiesme de ce mois, tant pour luy que pour les autres Generaux,
ils abandonnoient toutes leurs iustes pretensions, pour insister à l’esloignement
du Cardinal Mazarin, seul cause de la continuation de la guerre,
& de tous les autres maux de la France, que les instances que leurs
Deputez en auoient faites à la Conserence, auoient esté iusques icy
sans succez, mais qu’ils l’esperoient tout entier, si par vn Arrest la Cour
faisoit cognoistre, qu’outre les anciennes raisons de l’esloignement, il y
a encores celles d’assoupir le feu, qui pour son seul subjet est maintenant
dans toutes les Prouinces & principales villes de ce Royaume, & prioit
la Cour d’en deliberer, ce qu’ayant esté fait ; il fut arresté qu’il seroit
fait registre de ladite proposition, autant duquel seroit enuoyé aux Deputez,
lesquels insisteroient à ladite proposition du 20. de ce mois
pour l’esloignement dudit Cardinal Mazarin.

Le mesme iour l’on eut aduis à Paris, que l’on auoit enuoyé des gens
mal intentionnez en ladite Ville pour y mettre le feu : C’est pourquoy
le Preuost des Marchands & les Escheuins ayans deliberé sur ce subjet,
ordonnerent que tous les Bourgeois tiendroient des vaisseaux pleins
d’eau dans chaque maison, pour donner ordre & empescher ce mauuais
dessein : Ce que les Officiers de ladite Ville firent sçauoir par tous les
quartiers, & à l’instant y a esté pourueu. De sorte que ces Incendiaires
perdroient leurs peines d’attenter cette attroce meschanceté.

L’on a eu aduis de Lyon que le habitans de cette ville se mettoient
en estat de se deffendre des surprises que l’on voudroit attenter contre
eux, & donnoient ordre pour la conseruation de leur ville, duquel ordre,
& du succez d’iceluy on nous a promis enuoyer les particularitez
au prochain voyage.

Comme aussi de Saint Germain que le Marquis de Gerzay du
party contraire estoit allé auec quelque trouppes pour empescher le
progrez que fait Monsieur le Marquis de la Boulaye auec les siennes
dans la Prouince d’Anjou, où il s’est desia asseuré de la ville de la Fleche,
& en suitte a pris sa marche vers Angers & Saumur, les habitans desquelles
villes se sont declarez pour la cause commune, & ne sont retenus
que par les Chasteaux qui sont ausdites villes, commandez par des
Chefs du party contraire.

Le Dimanche vingt huictiesme Lettres sont arriuées de la ville de
Bordeaux, par lesquelles l’on mande que les habitans de ladite ville ont
pris les armes pour la cause commune, & qu’ils se sont saisis du Chasteau
de Hact, & on inuesty le Chasteau Trompette.



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