Anonyme [1649], SVITTE ET SEPTIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa sixiesme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_07.
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Gentils-hommes, deux mille autres Caualiers, & cinq à six mille hommes
de pied, & autant qui l’attendoient sur son passage, est en marche,
pour deliurer la Ville de Paris de l’oppression des ennemis estrangers du
Royaume, & que ce qui l’a empesché d’approcher plutost (outre le
mauuais temps de cét hyuer) est qu’il a voulu exterminer les ennemis
que l’on luy auoit opposez dans la Prouince de Normandie, afin qu’aucun
obstacle n’empeschast l’effet du dessein qu’il a tousiours eu, de contribuer
à l’extirpation de la tyrannie estrangere, restablissement des
Officiers, & au soulagement & repos des peuples.

 

Monsieur le Mareschal de la Motthe-Houdancourt ayant bruslé &
ruiné le Pont de Gournay, que les ennemis auoient fait restablir, les a
obligez, en reuenant de Brie-Comte-Robert, de prendre leur passage
à Lagny, ce qui les a incommodez ; de sorte, que sur l’arriere-garde de
leur démarche, les païsans des enuirons les ayans chargez, il v a eu assez
bon nombre de leurs gens qui y sont demeurez, pour satisfaction de la
violence qu’ils auoient faite à la garnison dudit Brie, contre la foy donnée,
dequoy ils se sont vangez sur le Bourg de Neüilly sur Marne, & autres
villages sur leur route, où ils n’ont non plus espargné les lieux
Saincts & les vierges, qu’ils ont cy-deuant fait en d’autres endroits.

Le mesme iour a esté publié vne Ordonnance de Messieurs les Preuost
des Marchands & Escheuins de Paris, portant inionction aux Boulangers
& Paticiers de cuire des pains d’vne, deux, & trois liures, pour estre
distribuez aux pauures, & en fournir les marchez, suiuant la quantité
des bleds & farines qui leur ont esté deliurez à cét effet.

L’apresdinée du mesme iour vne partie du Regiment de Paris fit
monstre à la Place Royale en presence de Monsieur le Duc de Luynes
Mestre de Camp, où Messieurs les Prince de Conty, le Duc de Beaufort,
& autres Seigneurs se rencontrerent, qui admirerent le bon estat auquel
estoient les huict Compagnies qui faisoient ladite monstre, chacune
composée de cent hommes, tous gens d’eslite.

Le Mardy 2. le Parlement estant assemblé furent apportées deux Lettres,
l’vne de Monsieur le Duc d’Orleans, & l’autre de Monsieur le
Prince de Condé, par lesquelles ils faisoient entendre que l’intention de
la Reyne estoient de donner l’ouuerture des passages du iour de la Conference
commencée, & pour lors fournir à la Ville de Paris certaine
quantité de bleds pour la subsistance de chaque iour seulement : Sur lesquelles
Lettres ayant esté deliberé, fut arresté que l’on depescheroit
promptement vn Courier vers Messieurs les Gens du Roy, pour leur
donner aduis du contenu desdites Lettres qui estoient contraires à la
response de la Reyne, laquelle ils prieroient derechef de satisfaire à sa
parole ; & suiuant icelle donner ouuerture des passages, puisque de leur
costé ils auoient satisfait & deputé pour la Conference, sinon qu’il n’en
seroit faite aucune ; & cependant ordonné que Commissions seroient



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