Anonyme [1649], SVITTE ET NEVFIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa huictiéme arriuée iusqu’à present, , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_09.
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pour le repos des François, à la confusion des ennemis
estrangers de cét Estat.

 

Le Lundy 15. dudit mois, le Parlement estant assemblé, & mesdits
Sieurs les Generaux presens, fut fait lecture desdits Articles arrestez à
la Conference de Ruel, sur lesquels ayant esté deliberé, ensemble sur
la Lettre de cachet du iour precedent, il y a eu Arrest, par lequel la
Cour accepte l’accommodement, & neantmoins ordonné, que les
Deputez retourneroient à saint Germain pour faire instance, & obtenir
la reformation d’aucuns articles d’iceluy, & pour traitter des interests
de Monsieur le Prince de Conty, & de Messieurs nos Generaux,
qu’à cette fin ils bailleroient par escrit, pour estre compris dans vne
seule & mesme declaration ; ensemble ceux de Monsieur le Duc de
Longueville, du Parlement de Roüen, de Monsieur de Turenne, de
ses trouppes & autres interessez.

Le Courier du Mayne est arriué le Lundy 14. qui nous asseure que
cette Prouince s’est entierement declarée pour Paris, & que Monsieur
le Marquis de la Boulaye ayant couru vers ces quartiers, les nouuelles
de son approche, ont dõné telle espouuante au Marquis de Lauardin, &
quelques autres, qui faisoient des leuées dãs cette Prouince pour saint
Germain, qu’il les a à mesme temps tous dissippez, & empesché leurs
desseins ; apres quoy il s’est retiré, sans que l’on ait pû sçauoir en quel
quartier : Ce vaillant & vigilant Capitaine donnant plutost des nouuelles
de ce qu’il a fait en quelque lieu, que l’on ne sçait sa marche.

Le Mardy 16. Monsieur de Sainctot, grand Maistre des Ceremonies
de France, est arriué à Paris, qui a apporté les sauf-conduits pour
Messieurs les Deputez, qui sont partis l’apresdinée du mesme iour pour
aller traitter des interests de Messieurs nos Generaux, & faire en sorte
que la declaration du mois d’Octobre dernier, si iudicieusement concertée,
& si equitablement octroyée pour le bien & soulagement du
peuple, ne reçoiue aucune atteinte, & soit inuiolablement obseruée,
& par ce moyen appaiser les presens troubles, restablir le commerce,
rendre le repos & le contentement à vn chacun, au Royaume son ancienne
splendeur, & charger de confusion les ennemis de la France.

Ce mesme iour sur ce que l’on a eu aduis que plusieurs particuliers
Ossiciers, & autres soldats du party contraire, sous pretexte de la cessation
d’armes accordée de part & d’autre, venoient en cette Ville
achepter, & emportoient des munitions de guerre, a esté publié vne
Ordonnance de l’Hostel de Ville de Paris, par laquelle il est fait deffences
à toutes personnes d’emporter de la Ville aucunes poudres,
plomb, mesches, armes, ny autres sortes de munitions, à peine de la
vie Et encores que tous soldats, tant de Caualerie que d’Infanterie,
tant d’vn party que d’autre, eussent à se retirer promptement en leurs
quartiers, sur les mesmes peines.



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