Anonyme [1649], SVITTE ET CINQVIEME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé depuis sa quatriéme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_05.
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Monsieur le Mareschal de la Motte-Houdancour est venu ce iourd’huy
en Parlement, où apres auoir fait le serment, a esté receu Conseiller
honoraire, & en cette qualité, y a eu seance & voix deliberatiue.

Le Mercredy 16. l’on a eu aduis de Soissons que les Maire & Eschenins
estans sortis de cette Ville, pour aller à S. Germain faire offre de
leur Ville au Cardinal Mazarin, le Lieutenant General & autres Officiers,
apres auoir pourueu à la seureté & garde d’icelle, ont fait élire
d’autres Escheuins qui ont refusé l’entrée à ceux-cy, qui se sont trouuez
par ce moyen, dans l’impuissance d’executer vn si mauuais dessein, & entretenir
ce qu’ils auoient promis.

Ce iour mesme sur les sept à huict heures du matin, est arriué à Paris
vn Conuoy de quarante charettes & plus, chargées de bleds & farines,
qui venoient de Chastres sous Mont-Ihery, conduites par Monsieur le
Marquis de la Boullaye, à qui l’on a vne particuliere obligation pour les
viures qui viennent de ce quartier.

De sorte que le Mercredy 17. de ce mois, il s’est trouué au marché des
Halles de Paris, la quantité de trois cens muids de bled & de farines, de
ce qui est arriué en cette Ville depuis six iours en çà, tant par terre que
par eau ; ce qui a fait diminuer de beaucoup le prix desdites farines.

Messieurs les Gens du Roy ayans eu passe port, sont partis ce iourd’huy
de cette Ville pour aller vers leurs Maiestez, leur faire sçauoir les
raisons du refus fait par Messieurs de la Cour d’entendre le Heraut, &
ayans rencontré Monsieur le Mareschal de Grandmont auec ses trouppes,
qui venoient au deuant d’eux dans le Bois de Boulongne, sont arriuez
à sainct Germain, où ils ont esté receus auec ioye d’vn chacun ; ce
qui nous fait esperer que les affaires iront à vn accommodement pour
le soulagement des Peuples.

Le Ieudy 18. nouuelles sont venuës que ces iours Passez le Regiment
de Cauallerie de Bourgongne, cy-deuant de son Altesse de Conty, faisant
plusieurs degasts és Bourgs & Villages des enuirons de Brie-Comte
Robert, le sieur de Bourgongne Gouuerneur de cette place, sortit auec
trois cens Caualiers & cent fantassins de sa Garnison, & donna si
viuement dessus ce Regiment, qu’il leur fit payer bien cher la temerité
de porter les armes contre leur General, par la mort de plus de cent des
leurs, la prise de soixante ou enuiron, & le desordre & la fuite du reste.

FIN.



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