Anonyme [1649], SVITTE DE L’ORPHEE, AVEC LES BACCHANTES OV LES RVDES IOVEVSES. EN VERS BVRLESQVES. SECONDE PARTIE. , françaisRéférence RIM : M0_2634. Cote locale : C_8_10.
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Mais son foye vn peu trop gourmand
Deuora son soulagement ;
Cette carrelure de ventre
Ne dura guere au pauure chantre :
A mesure qu’il dessouloit
Son veuuage renouuelloit,
Et son veuuage & sa famine
Ramena sa verve chagrine :
Quand ce veuf trop enamouré
Eust plus geint & plus soupiré
Qu’vn vieux soufflet d’orgue ou de forge
Par le soupirail de sa gorge,
Et fait boüillonner les ruisseaux
De ses pleurs, dont il pleut à seaux.
De chagrin sa ratelle enceinte
Auorta d’vne estrange pleinte
Que retint, & me reuela
Vn zephir qui venoit de là
Ah ! ma pauure femme encore fille,
I’enrage, renaque & petille ;
Que nostre amour qui prend vn rat
Manque au premier poinct du contract
Où ie t’ay bien moins estrennée,
Que Didon ne la fut d’Enée ;
Quoy que tu vaille bien Didon ;
Beauté fraiche comme vn gardon,
Tout verd-galand qui se marie
M’en fera piece ou raillerie :

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