Anonyme [1652], SECONDE PARTIE DE L’ASNE ROVGE, DÉPEINT AVEC TOVS ses deffauts, en la personne du Cardinal Mazarin. I. Sur son incapacité & maniement des affaires. II. Sur son ignorance & ambition démesurée. III. Sur ses actions & entreprises, qui font cognoistre ses trahisons & perfidies, contre l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_85. Cote locale : B_12_57.
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puis Burgos, & donnant la charge de son armée
à Cosme Gonsales de Butron ; ils font d’abort
retirer les François, qui se virent contraints à
chercher leur retraite où ils peurent, & l’ardeur
impatient du Comte d’Asperant, sans attendre
le reste de ses forces qui estoient à Tafalla, perdre
auec la bataille le Royaume de Nauarre, &
ainsi il vid son armée deffaite, & ses plus grands
Capitaines faits prisonniers. Voila le succez des
mauuais conseils, qui n’ont autre suitte que la
fin tragique de ceux qui en entreprennent l’execution,
& ne leur arriue autre chose, sinon que
comme l’Onde, laquelle ayant en vain battu son
écueil, repasse par dessus le dos du flot qui le suit,
honteuse qu’elle est d’auoir si peu profité.

 

Les trophées ny les conquestes n’ont point de
part, où le hazard est la folie ne triomphe iamais
sur la prudence, c’est plustost perdre que vaincre,
ou les grands exploits d’armes ne se font
pas des conseils meurs & digerez.

Ie me tais des batailles Moresques, comme
celles de Muradal & d’Antiguera des Turcs,
comme de Solyman en Perse, & de Bajazet contre
Tamerlan. Ie passe sous silence Ferdinand
d’Austriche, qui ayant leué vne puissante armée
capable de passer sur le ventre à tout autant d’armes
qu’il y en pouuoit auoir depuis Vienne iusques
à Constantinople, se vid rompu faute de



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