Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_14_15.
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ennemis se seruent pour executer les violens projets qu’ils font
tous les iours pour opprimer son innocence, deuroient bien
estonner tous les bons François. L’affaire de Pagani n’est elle
pas horrible ? & si Monsieur de Vineüeil que Monsieur le Prince
auoit enuoyé à Son Altesse Royalle pour luy faire les proposition
d’vn accommodement seur & honneste, n’eust eu en
cette rencontre toute la presence d’esprit & toute la fidelité
qu’vn bon suiet doit auoir pour son Roy, ne tomboit-il pas
dans vn precipice funeste, & n’y entrainoit-il pas auec luy la
reputation de Monsieur le Prince ? Tout le monde voit fort
clairement que ce Pagani est vn Italien suscité par ses ennemis,
& cependant tout le monde voit que l’on assoupit cette affaire
de peur d’estre obligé de chastier exemplairement les autheurs
d’vn crime si enorme. C’est dans vne occasion de cette importance
que Monsieur le Prince n’a pas moins de suiet de se plaindre
de la lenteur du parlement, que de la precipitation auec
laquelle il a verifié contre luy vne Declaration si defectueuse,
& dans le fonds & dans la forme.

 

Et en attendant que ses iustes plaintes puissent estre portées
au Roy, il proteste de nullité de tout ce qui s’est fait contre
luy, & en appelle à sa Maiesté seant en son Lit de Iustice, & à
la Cour garnie des Pairs ; & lors que l’on examinera selon les
Loix du Royaume la sincerité de ses intentions & de sa conduite,
apres auoir declaré qu’il n’a rien fait pour la seureté de
sa personne, & de la Prouince dont il est Gouuerneur, en s’opposant
au retour du Mazarin, que du consentement du Parlement
de Bourdeaux, qui n’est pas moins depositaire de l’authorité
Souueraine du Roy que celuy de Paris, il demandera
s’il n’est pas dans les mesmes termes qu’estoit Monsieur le
Prince de Conty son frere, lors que du consentement du Parlement
de paris, il prit les armes contre le mesme Cardinal
Mazarin : Enfin deuant que de iuger de ce qu’il est obligé de
faire pour sa conseruation & pour le salut de l’Estat en 1651.
il demande au Parlement de Paris, qu’il fasse vn peu reflexion
sur ce qu’il creut estre obligé de faire en 1649.

FIN.



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