Anonyme [1652 [?]], RESPONSE AV SEDITIEVX ESCRIT INTITVLÉ LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_3385. Cote locale : B_17_9.
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Le peuple crût alors qu’il luy estoit permis
de repousser la violence par la violence, se donna
le signal de l’attaque & se fist des armes de tout
le grand feu qu’ils auoient long temps tenu caché
dans leurs cœurs sans en faire voir que de petites
étincelles dans leurs discours, par quelque
murmure ou quelque menasses produisit bien-tost
beaucoup de flammes au dehors : ce ne fut
en suitte que fureur, que desordre, & qu’vne veritable
image du desespoir. L’Eglise de S. Iean la
plus proche de l’embrasement, fist ses efforts pour
appaiser la colere du ciel & la rage de la terre, elle
exposa le Sacrement adorable sur les degrez de
l’Hostel de Ville, ces furieux ployerent le genouil,
& le respect leur dura autant que la presence de
ce Dieu caché : ce qui fait voir qu’vn entier aueuglemẽt
ne les auoit pas encore saisis, que s’ils se releuerent
apres auec le fer & le flambeau : N’est-ce
vn effect ordinaire à tout le monde, mesme apres
les frequentes communions. Ce qu’on nous décrit
en suitte auec beaucoup de zele & d’emportement,
comme il m’oblige à deplorer le malheur
de ce triste effect, me sollicite plus puissamment
d’eu detester la veritable cause en l’auarice insatiable
de ces cruels tyrans, qui depuis beaucoup
d’années ont abuse de nos Roys pour
les engager dans des desseins ruineux à leur Estat
& à leur peuple, afin d’auoir lieu de profiter du


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