Anonyme [1652 [?]], RESPONSE AV SEDITIEVX ESCRIT INTITVLÉ LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_3385. Cote locale : B_17_9.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 15 --

la porte de l’vne leur fut refusée par quelques
traistres Parisiens, qui lors estoient de garde aux
portes, & que les troupes du Mazarin s’efforcerent
de leur couper le chemin de l’autre au dessous de
Vincennes, qu’ils se seruirent des barricades du
Faux-bourg, & s’y retrancherent : Mais tous ces
obstacles tournerent enfin à leur plus grãde gloire
& à la honte des Mazarins, qui furent battus auec
tous les auantages qu’ils auoient à faire l’attaque,
& forcés à reprendre le chemin de saint Denys,
apres auoir laissé plus de deux mille des leurs au
champ de bataille. Le combat fut opiniastre &
sanglant, les Princes y perdirent quelques Chefs,
& en eurent beaucoup d’autres blessez & leur bagage
qui les embarassoit, eut de la peine à se faire
ouurir les portes de la ville : Mais pouuoient-ils
vaincre sans peine des obstacles que leurs ennemis
auoient iugés inuincibles, ayans amené le Roy
comme à vne victoire toute certaine, ou plustost
à l’éclat du triomphe. Ne sçait-on pas que la crise
n’arriue iamais dans vn grand mal, sans vn grand
effort de la nature, & quelque diminution des
forces du suiet qui la souffre ?

 

Cependant nos Princes eurent l’aduantage en
compensatiõ de leurs pertes, de signaler leur prudence
& leur valeur en cette occasion, & ce iour
qui les vid combattre comme des lions, & reuenir
comme triomphants au milieu des benedictions



page précédent(e)

page suivant(e)