Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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les plus enormes, & de la plus iniuste violence qui leur
puisse iamais estre reprochée par la posterité.

 

C’est peu à cet ennemy du repos public d’auoir enuoyé des
Ordres secrets à ses emissaires pour empescher la conclusion
de la paix Generale, dont les conditions estoient si glorieuses
à la France, pour complaire à la malice du Cardinal, il
faut que ces esprits bas & mercenaires prennent toutes sottes
de formes, que de mauuais negociateurs ils s’erigent en
mauuais escriuains, qu’ils se monstrent quelquefois en public
sous le nom d’vn Gazetier ; tantost que pour se mieux
me François, enfin qu’ils fassent quelquefois les mauuais
plaisans, & tousiours les mauuais Ministres. Ce n’est pas
assez d’auoir prostitué sa reputation à la face de toute l’Europe ;
d’auoir trahi son employ & les interests de sa patrie ;
d’auoir malicieusement empesché qu’on ne terminast vne
guerre estrangere, qui depuis tant d’années fait gemir tant
de Nations ; il faut, pour monstrer iusques où peut aller
vne seruitude honteuse, fournir au perturbateur de l’Estat
des moyens pour allumer dans le milieu du Royaume, vn
feu qu’on ne puisse esteindre, que par le reste du sang que
la Noblesse a rapporté de tant de perilleuses occasions, où
elle a signalé son courage pour le seruice de la Couronne ;
vn feu qu’on ne puisse esteindre que par le sang & par les
larmes de tant de citoyens dont les enfans sont morts en
combattant genereusement pour la patrie, & qui secondant
la valeur de Monsieur le Prince, l’ont suiuy dans les
fameux combats qu’il a donnez, & l’ont aidé à remporter
tant de victoires, desormais inutiles par la mauuaise conduite,
& par la meschanceté du Ministre.

Le premier Prince du Sang auoit fait des reproches de
manquement de parole au Cardinal Mazarin, il auoit medité
de perdre cet ingrat, que tous les bons François sont
obligez d’auoir en horreur ; Ce n’est pas assez à ces ames
lasches d’auoir par des malicieuses negociations, trauersé



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