Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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des peuples contre Monsieur le Prince, il offence Monsieur
le Duc d’Orleans, à qui l’honneur est deu d’vne action
si glorieuse puis qu’il y estoit en personne, & que Monsieur
le Prince n’y commandoit que comme son Lieutenant General.
Il reproche en mesme temps aux Generaux de l’armée
Parisienne de n’auoir peu conseruer à la porte de leur
Ville vn poste si aduantageux à leur party, & de n’auoir
osé auec vingt mille hommes de troupes reglées, & quatre
cens mille Bourgeois s’aduancer cent pas hors du Faubourg
pour combattre sept mille hommes commandez par son
Altesse Royalle.

 

Pour rendre la liberté de Messieurs les Princes formidable
aux Parisiens, il leur dit, que son Altesse se ressouuiendra
des feux de ioye que l’on fit le iour de sa detention, qu’il
en aura du ressentiment, sur tout contre les Frondeurs,
qui apres son emprisonnement ont asseuré la Reyne de
leurs obeïssances. Ce seroit vne chose estrange si Monsieur
le Prince n’estoit sensible qu’aux injures, & s’il n’auoit de
la memoire que pour le mal qu’on luy fait : Cependant la
lettre qui fut enuoyée au Parlement, l’accusoit de demander
auec trop de chaleur des recompenses pour ses amis,
des graces pour ceux qui s’attachoient à son seruice, & des
employs pour tous ceux qui se declaroient pour ses interests ;
en ce temps-là il estoit trop reconnoissant, maintenant
il est trop vindicatif. Quelque peinture pourtant que
nostre calomniateur fasse des inclinations de Monsieur le
Prince, il n’y aura personne qui ne croye qu’il se ressouuiendra
bien plustost du seruice que luy rendront ceux qui
procureront sa liberté, que de l’emportement de trois ou
quatre coquins corrompus par le Cardinal. Il sçait bien que
les principaux Bourgeois blasment hautement l’iniustice
qu’on luy fait, & qu’ils murmurent contre l’insolence de
l’estranger, qui persecute sa maison. Il sçait bien que les discours
& les libelles de ses emissaires & de ses escriuains à gages
ne persuaderont iamais au peuple que leurs miseres presentes



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