Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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suiuis durant la guerre qu’il nous auoit iniustement declaré.
Ce Prelat, qui n’a que la seule teinture d’vn Prince de
l’Eglise Romaine, auroit fait piller nos Temples, prophaner
nos Autels, & pour satisfaire entierement à son impieté,
briser les tombeaux, & troubler les cendres de nos
peres.

 

L’Autheur des pretendus bons aduis apres auoir traité
Monsieur le Prince de temeraire & de cruel, continuant
ses artifices & ses impostures, l’accuse d’auoir tasché de descrediter
les Frondeurs par les apparences d’vne fausse amitié, de les
auoir fait declarer pour vne feinte querelle, & d’auoir abandonné
tous ceux qui s’estoient offerts à luy contre le Cardinal. Monsieur le
Duc de Beaufort & Monsieur le Coadjuteur font deux tesmoins
irreprochables de la conduite de Monsieur le Prince,
ils sçauent bien que son Altesse leur ayant confié le dessein
qu’il auoit de chasser de France le Cardinal Mazarin,
Monsieur le Duc d’Orleans pour des considerations particulieres
ne voulut iamais consentir à cette resolution, qu’il
creut à propos de differer encore pour quelque temps ; Ces
Messieurs ne peuuent nier qu’ayant offert à Monsieur le
Prince tout le credit qu’ils auoient dans Paris afin de passer
par dessus tous les obstacles qui s’opposoient à ses bonnes
intentions, il leur repartit que pour ses interests particuliers
il ne se porteroit iamais aux dernieres extremitez, qu’il
aymoit mieux souffrir vne injure, que de troubler l’Estat
pour s’en venger, qu’il aymoit mieux que le Cardinal luy
manquast de parole, que de manquer à ce qu’il deuoit au
Roy, & qu’il ne seroit iamais l’autheur d’vne guerre ciuile,
dont les suites ne pouuoient estre que funestes à l’authorité
Royale, & fatales à la Monarchie ; Ces Messieurs demeureront
d’accord d’auoir dit publiquement que Monsieur
le Prince presse par Monsieur le Duc d’Orleans de receuoir
du Cardinal toutes les sousmissions, & toutes les satisfactions
qu’il en pouuoit desirer, ne voulut iamais entendre
aucune proposition d’accommodement sans les en faire



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