Anonyme [1652], RESPONCE AVX INTRIGVES DE LA PAIX & Negotiations faites à la Cour par les Amis de Monseigneur le Prince, depuis sa retraite en Guyenne, iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M0_3387. Cote locale : B_6_42.
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estoit vray qu’il eust entrepris cette affaire. Mais
nous sçauons que ce Duc est si genereux qu’il ne
s’entremesle iamais dans les choses qui sont contraires
au repos public, & à l’équité. Quant à ce
qu’il allegue en suite de la sortie de Monsieur le
Prince de la Guyenne, & de son arriuée en cette
Ville, est si ridicule, que ie ne me figure pas qu’il
soit besoin d’y respondre. C’est pourquoy ie passe
plus auant, quoy que tous les autres articles suiuans
ne soient pas moins ridicules.

 

Monsieur le Prince est trop intelligent pour
croire si legerement, il pouuoit s’asseurer luy mesme
de la volonté de Monseigneur le Duc d’Orleans :
si Monsieur le Prince eust esté assez lasche
pour s’accommoder auec ce Mazarin, comme ses
ennemis se sont imaginé, & comme ils en ont fait
faussement fait courir le bruit.

Quelle apparence y a-t’il qu’on put tenir secretes
ces conditions qu’on pretend, sans aucune
raison auoir esté tramées entre Monsieur le Prince,
& le Mazarin ? Voyla sans doute debuter d’vne
estrange façon, & bien nouuelle pour vn bon
esprit.

Quant à ce qu’il propose en l’article de l’esloignement
du Mazarin pour trois mois seulement à
Sedan ou à Peronne, & que la Cour ira à Compiegne
durant ce temps, est-vn article qui est fort



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