Anonyme [1652], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST FAIT & passé dans l’audiance donnée à S. Denys, le onziesme Iuillet 1652. A Messieurs les Deputez du Parlement. AVEC LES PROPRES TERMES de la Respose à eux faitte de la part du Roy, par Monsieur le Grande des Sceaux. , français, latinRéférence RIM : M0_3201. Cote locale : B_19_29.
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intention à Monsieur le Duc d’Orleans, & à Monsieur
Le Prince affin qu’ils enuoyent icy des Deputez,
& cependant que vous demeuriez proche sa personne.

 

Il ne faut pas estre fort consommé dans la politique,
ny fort raffiné dans les fourberies de la
Cour, pour voir & découurir l’equiuoque &
l’infidelité de ce discours grossier & captieux. Premierement,
de dire que la demande que l’on
fait de l’esloignement du Mazarin, n’est qu’vn
pretexte, c’est reuoquer tous les principes en doute,
& vouloir tacitement persuader que ce Cardinal
ne ruyne point l’authorité Royale, qu’il est
necessaire à l’Estat qui perit entre ses mains, que
sa malice & sa mauuaise conduitte ne sont point
cause des guerres ciuiles, & des maux que nous
souffrons, & que nous deuons attendre quelque
chose de pis & de plus funeste quand Dieu nous
aura deliuré de ce monstre & de ce fleau cruel,
puisque tous les Parlemens, toutes les Villes, &
tous les Peuples ensemble ne demandent que cette
seule grace au Roy, qu’il leur accorde cette
faueur & cette consolation qu’il ne peut leur refuser
iustement ; & apres cela s’ils ne se mettent
à la raison, & s’ils ne se rangent dans le deuoir,
ce sera pour lors qu’on pourra les accuser de rebellion,
& les traitter comme des criminels de
leze-Majesté diuine & humaine.



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