Anonyme [1652 [?]], REFVTATION DE LA PIECE DE PONTOISE INTITVLÉE LES SENTIMENS DIVERS SVR L’ARREST DV PARLEMENT DV VINGTIESME IVILLET. ET LE DISCOVRS SEDITIEVX QV’ON pretend faussement auoir esté fait par Monsieur Bignon, le 26. sur la Lieutenance du Royaume. , français, latinRéférence RIM : M0_3067. Cote locale : B_15_16.
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l’Estat, & mettre toute la Cour à la besace. Paris a
plus de millions de liures, qu’elle n’a pas de Louys,
& plus de Regimens qu’elle ne sçauroit auoir de
Compagnies. C’est vne mouche contre vn elephant,
ou vne petite cabale de Mazarins contre
tout vn monde, Si la Reyne voyoit clair dans ses
affaires, elle y procederoit par vne autre voye.
Nous aymons le Roy auec vne passion inuiolable,
c’est tout dire. Leurs Maiestez n’ont qu’à venir
à Pari, pour remettre l’Estat en sa premiere
splendeur, & les peuples dans vne parfaite obeïssance.
Sont-elles mieux entre les mains d’vn
Estranger qui épuise tous les thresors de l’Estat,
& qui fait souleuer toute l’Europe contre elles,
que non pas entre les mains de ceux qui les font
ce qu’elles sont, & sans l’humilité de qui elles ne
sçauroient estre mises au rang des plus illustres
puissances de la terre. Grand Roy, & vous grande
Reyne, il est temps que vous dessilliez les yeux
au salut de cét Estat, & que vos Maiestez se soûmettent
aux inuiolables decrets d’vn Souuerain,
qui vous fera rendre compte vn iour de la moindre
de vos pensées. Ces sang-suës publiques vous
font voir le Ciel tout ouuert dans vne condition
où il y en a bien peu qui puissent faire le salut de
leur ame. De grace, prenez-y grade, il n’y va pas
moins que de la perte de toute vne éternité, qui
ne sçauroit iamais estre comprise ny des hommes
ny des Anges.

 



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