Anonyme [1652 [?]], REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE PRINCE. PAR LAQVELLE L’ON PEVT CONNOISTRE la fin de ses desseins dans la recherche de toutes ses actions examinées auec beaucoup de soin depuis sa liberté iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_3059. Cote locale : C_11_24.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --

commerce, que le bruit n’en vint aux oreilles de
Monsieur le Prince, & qu’vn chacun ne connut
bien tost que pour faire reüssir leur dessein, ils
eussent librement exposé, tant leur passion estoit
demesurée, plusieurs millions de bons François
qui estoient resolus d’y perir pour en empescher
l’execution.

 

Monsieur le Prince, preuoyant le but de leurs
entreprises par les aduis qu’il eut de leurs caballes,
& se ressouuenant de la proposition qui luy
auoit desia esté faicte sur ce suiet ; veilla si soigneusement
à obseruer leur conduitte, que la connoissant
tres pernicieuse pour l’Estat ; il se resolut
peu de temps apres sa sortie de prison, pour le
bien de cette Monarchie, & le repos des peuples
de solliciter la leur des Conseils du Roy.

Ces Messieurs se voyants tallonnez de si prés
par Monsieur le Prince, iugerent bien que sortant
de leurs places ils ne seroient plus vtiles au
retour de leur maistre, & ainsi les recompences
qu’ils en esperoient perduës, s’imaginerent que
selon les leçons qu’ils auoient aprises de cét Italien
ils pouuoient promettre sans le tenir de quitter
les interests du Cardinal, & de ne desormais
penser qu’à bien seruir le Roy.

Monsieur le Prince les voyants selon toutes sorte
d’apparence dans vn si bon sentiment, &
iugeant à son ordinaire qu’il estoit d’vn cœur genereux
de faire misericorde à ceux qui reconnoissans



page précédent(e)

page suivant(e)