Anonyme [1652 [?]], REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE PRINCE. PAR LAQVELLE L’ON PEVT CONNOISTRE la fin de ses desseins dans la recherche de toutes ses actions examinées auec beaucoup de soin depuis sa liberté iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_3059. Cote locale : B_20_20.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 16 --

de foy que les leurs le sont. Dans cette rencontre
on ne peut accuser Monsieur le Prince, que
de ne s’estre pas acquité de son deuoir auec beaucoup
de prudence, puis qu’apres auoir esprouué
vne prison de treize mois, qu’il eut pû esuiter s’il
n’auoit eu trop de confiance aux asseurances que
la Reine luy donnoit du contraire, il ne se trouue
plus en estat de mespriser des aduis qu’on luy donne
pour sa conseruation, dans vn temps où l’on ne
voit que de ses ennemis à la Cour, ny que les
creatures du Cardinal Mazarin qui ayent la liberté
de parler au Roy, afin de leur laisser le pouuoir
entier de donner à sa Majesté, entrant dans sa Majorité,
toutes les impressions qu’ils voudront, sans
en pouuoir estre dissuadé par les remonstrances
que les gens de bien eussent pû faire au Roy sur la
sincerité des intentions de Monsieur le Prince.

 

Cependant les Mazarins voyans que s’ils n’auoient
point reüssi dans le dessein d’arrester Monsieur
le Prince, il falloit neantmoins se seruir du
fruit de cette resolution le mieux qu’il leur seroit
possible, ne manquerent pas de faire passer cette
action dans l’esprit du Roy pour vn crime des plus
enormes qu’vn subjet puisse jamais commettre
contre l’obeïssance & le respect qu’il doit à son
Souuerain. Et ces malins esprits qui taschent incessamment
de changer en crime d’Estat les plus
saines pensées de Monsieur le Prince, ont pris de



page précédent(e)

page suivant(e)