Anonyme [1652 [?]], REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE PRINCE. PAR LAQVELLE L’ON PEVT CONNOISTRE la fin de ses desseins dans la recherche de toutes ses actions examinées auec beaucoup de soin depuis sa liberté iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_3059. Cote locale : B_20_20.
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Monsieur le Prince s’en est si glorieusement justifié,
que malgré toutes les brigues de ses ennemis,
cét escrit n’a passé que pour vne pure calomnie
de l’inuention des Partisans du Cardinal Mazarin,
pour obliger Monsieur le Prince à sortir de
Paris, ou pour empescher que la justice n’acheuast
d’exterminer cette maudite race infectée du venin
de leur Maistre, & née pour les desordres.

Ces seditieux s’estoient persuadez, que puis que
Monsieur le Prince s’estoit retiré à S. Maur sur vn
simple soupçon, il pourroit bien s’esloigner dauantage
quand il verroit clairement par ce libelle
qu’on n’espargnoit rien pour le perdre, puis que
cét écrit luy en donnoit des preuues si euidentes.

Monsieur le Prince pour se fortifier dans la resolution
qu’il auoit faite de ne point abandonner
Paris, pour s’opposer à l’entrée que le Cardinal se
preparoit d’y faire auec tant de pompe, ne fit que
mettre la main sur sa conscience sans s’allarmer
d’vne telle imposture, & la trouuant saine & nette,
apres les serieuses reflections qu’il fit sur toutes
les actions de sa vie, Il n’eut pas de la peine à se
confirmer dans ce sentiment contraire à celuy de
ses amis, qui luy representoient que l’innocence
n’auoit pas tousiours esté à l’espreuue des accusations
d’vn Souuerain animé dans la personne de
ses Subjets. Mais ce grand Prince sentit la sienne
si exempte de toute sorte de crime qu’il voulut



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