Anonyme [1652 [?]], REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE PRINCE. PAR LAQVELLE L’ON PEVT CONNOISTRE la fin de ses desseins dans la recherche de toutes ses actions examinées auec beaucoup de soin depuis sa liberté iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_3059. Cote locale : B_20_20.
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faire donner son consentement au retour d’vn
homme qui n’auoit pas craint de renuerser l’Estat,
pour en le perdant agrandir sa fortune, & celle de
ses partisans, estant maintenant resolu de perdre
son bien, sa propre satisfaction & sa vie, pour empescher
que cét estranger ne rentre iamais dans la
place, qu’il a si indignement remplie à nostre desaduantage.

 

Messieurs les Mazarins conçeurent dés lors de
si mauuaises esperances pour le retour de leur
Maistre, qu’ils n’y trouuoient plus de ressource
que par la perte de Monsieur le Prince, ou par vn
tel esloignement de sa personne, qu’ils peussent
tout entreprendre sans qu’il peust former des obstacles
à leurs desseins, s’imaginants, que poussans
à bout cét Heros, à qui l’Espagne ny l’Empire
n’ont iamais peu resister, enflé de cette gloice
prendroit d’abord les armes en main, pour arracher
par force ce que les Subjets peuuent raisonnablement
esperer de la clemence & de la justice
de leurs Souuerains, notamment quand leur esprit
ne se trouue point saisi des impressions qu’on
leur donne contre ceux qui ont rendu les meilleurs
seruices à l’estat.

Monsieur le Prince, qui n’a iamais eu que toute
sorte de respect & de bonne volonté pour le seruice
du Roy, creut qu’il ne pouuoit dans cette
rencontre donner de plus grands tesmoignages
de sa fidelité pour la conseruation de l’Estat, ny de



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