Anonyme [1649], RECIT EXACT ET FIDEL DE CE QVI S’EST PASSÉ A LA CONFERENCE DE RVEL, Pour la Negotiation de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_2996. Cote locale : E_1_19.
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heure auec Monsieur le Mareschal de Grandmont & autres Seigneurs,
attendans la resolution de Monsieur le Duc d’Orleans, qui tint conseil
sur leurs articles. Apres lequel temps Monsieur le Chancelier les vint
trouuer & leur dist, que l’on auoit pris des resolutions si fauorables sur
leurs articles & sur les responses par eux faites à ceux que l’on leur auoit
donnez, que l’on se promettoit vn prompt accommodement. Comme
Monsieur le Chancelier acheuoit ce discours, a esté apporté vne lettre
escrite par Monsieur le Tellier à Monsieur le Mareschal de Grandmont,
pour donner ordre de faire enuoyer vn batteau arresté à S. Cloud
chargé de 70. ou 80. muids de bled en la ville de Paris, de laquelle fut
fait lecture. Comme aussi d’vne lettre escrite par Monsieur le President
de Believre dattée du 10. de ce mois.

 

Fut prié Monsieur le premier President de faire response à ladite lettre,
ce qu’il fist, s’estant leué & retiré de l’Assemblée pour ce sujet ;
Monsieur le premier President estant sorty, Monsieur le President de
Mesme loüa hautement la fermeté de l’esprit & du courage de Monsieur
le premier President, & dist, qu’il s’estoit porté à la defense des interests
communs plus viuement qu’il ne pouuoit exprimer : Que dans la
Conference particuliere qu’ils auoient euë auec Monsieur le Duc d’Orleans,
& Monsieur le Prince, on auoit parlé de beaucoup d’autres choses,
comme de la validité des Actes & reception d’Officiers depuis le sixiesme
Ianuier, principalement de Monsieur le Coadjuteur & de Monsieur
le Mareschal de la Mothe-Houdancourt ; que Monsieur le Duc
d’Orleans vouloit que lesdites receptions fussent declarées nulles, donnant
neantmoins parole de consentir qu’ils fussent receus dés le lendemain
de l’accommodement, & que le Parlement ayant esté supprimé,
il le falloit restablir. Fut respondu de leur part, que la suppression n’auoit
pas esté verifiée, & que la puissance des Rois estoit bornée aux Loix
& Ordonnances du Royaume, qui desiroient cette verification ; que
pour Monsieur le Coadjuteur le Parlement auoit vsé de son pouuoir,
n’estant besoin de Lettres ; mais d’vne Requeste estant Conseiller né.
Pour Monsieur le Mareschal de la Mothe-Houdancourt, que le Parlement
auoit deferé ce qu’il deuoit à l’autorité Royalle, ayant ordonné
qu’il prendroit des Lettres dans vn temps. Et sur ce que Monsieur le
Duc d’Orleans dist, qu’il falloit donc donner voix deliberatiue aux autres
Mareschaux de France, Fut repliqué, que lors qu’il auroit des Lettres
le Parlement le iugeroit. Fut encores parlé de la reception de



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