Anonyme [1649], RECIT EXACT ET FIDEL DE CE QVI S’EST PASSÉ A LA CONFERENCE DE RVEL, Pour la Negotiation de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_2996. Cote locale : E_1_19.
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mais cela leur ayant esté refusé, ils les ont raportées intelligiblement
aux termes cy-dessus. Ce fait on a leu les Apostilles
qui auoient esté mises sur nos propositions, dont la taneur ensuit.

 

1. Sa Majesté l’accorde tres-volontiers pour estre executé dés le
moment que le Parlement aura rendu au Roy l’obeissance qu’il luy
doit, & n’oubliera rien pour faire que le commerce & toutes sortes
d’abondances soient restablies dans la capitalle du Royaume au
plus haut point qu’elle ayt jamais esté.

2. Sa Majesté l’accorde aussi tres-volontiers, & ne fera rien en cela
qu’elle n’aye pratiqué par le passé, ayant employé à la negociation
de la paix à Munster Messieurs Dauau & Seruien, qui sont personnes
de suffisance esprouuée ; Que si les Espagnols se disposent à vouloir
traiter la paix à Munster ou sur la frontiere, à quoy la fin des desordres
presens contribuëroit beaucoup, qui despend de l’obeissance
du Parlement, sa Majesté y enuoyera au plustost ses Deputez, & fera
l’honneur à la Compagnie de choisir quelqu’vn dans son Corps.

3. Sa Majesté l’accorde encores tres-volontiers, & à plus d’impatience
que qui que ce soit de retourner à Paris, ce qu’elle fera dés
que les choses seront en l’estat qu’elles doiuent estre, ayant non seulement
entiere disposition à pardonner les fautes des habitans de
ladite ville, mais mesmes à leur confirmer leurs priuileges, & les
faire iouyr comme tous les autres peuples du Royaume de toutes
les graces qu’elle leur a departies, & nommément de celles qui sont
portees par la Declaration du mois d’Octobre dernier.

Aussitost la Compagnie a proposé ce qu’il y auoit à faire sur les
propositions de son Altesse Royalle, & d’vn commun-vœu à iugé
qu’il falloit en remettre la deliberation au lendemain en presence
de Monsieur le premier President ; Et les Deputez ont esté enuoyez
à Monsieur le Duc d’Orleans pour le prier de le trouuer bon, lequel
a fait response que nous auions desia deliberé sans Monsieur
le premier President, & que nous le pouuions faire encore, attendu
que l’affaire pressoit. Aussi-tost la Compagnie s’est transportée
chez mondit sieur le premier President qui venoit d’estre seigné ;
Monsieur le President de Mesme a eu ordre de l’aller trouuer pour
luy demander s’il auoit agreable que la deliberation d’vne affaire si
importante se fist en sa presence, & a raporté à la Compagnie que
si on vouloit remettre la deliberation au lendemain mondit sieur



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