Anonyme [1652 [?]], QVATRIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION de toutes les Questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XVIII. Si les Tyrans du peuple & de l’Authorité Royale; auec leurs Partizans peuuent estre sauuez. XIX. Si les heritiers de ces sangsuës publiques peuuent estre sauuez, sans restituer les voleries que leurs predecesseurs leur ont laissées. XX. Si la restitution peut estre bonne, n’estant pas faire à ceux à qui la chose appartient. XXI. Si l’on doit souffrir des Partizans dans vn Estat. XXII. Si les trois Estats ont droit de se mesler des affaires du Prince. XXIII. Si les trois Estats ont droict de remedier aux desordres du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_33.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 38 --

à la Maiesté du Prince. De là on vient au
mespris des loix du Souuerain, & finalement à
la desobeissance : car si le peuple n’est pas escouté,
& qu’on ne luy rende pas iustice, il vient à
perdre peu à peu l’esperance d’estre soulagé, &
en suitte à se tirer de la soubmission qu’il doit à
son Monarque, sans reuerer ny le commandement
du Roy, ny l’authorité de la iustice. Au
contraire il se resout au pis qu’il en peut arriuer,
faisant vne ferme resolution de se consacrer plustost
à la mort qu’à la tirannie.

 

D’ailleurs les mal-contens, voyans les peuples
mal edifiez, trauaillent à l’aigrir encore d’auantage,
accusant les Ministres & les Regens, s’il
y en a, de tous les desordres du Royaume, qu’ils
disent estre mal cõduit, & sous pretexte de quelque
occasion qui semble auoir quelque apparence
de verité, fait quelque fois que le pauure
peuple qui ne sçait pas la verité des affaires, donne
librement sa creance à toutes les choses qu’õ
luy persuade. Cest pourquoy ceux qui n’a prouuent
pas les Estats, parlent plus pour leur interest,
que pour l’interest du Prince & du peuple.
Ce sont ceux qui veulent gouuerner tous les affaires
du Royaume à leur mode ; ou qui sont bien
aise d’auoir l’authorité de troubler l’Estat quand
il leur plaist pour pecher en eau trouble. Car de
croire que de si grandes assemblées, qui font



page précédent(e)

page suivant(e)