Anonyme [1649], PROCEZ VERBAL, DE LA CONFERENCE FAICTE A RVEL, PAR MESSIEVRS LES DEPVTEZ DV Parlement, Chambre des Comptes, & Cour des Aydes, ensemble ceux de la Ville. CONTENANT TOVTES LES PROPOSITIONS qui ont esté faictes, tant par les Princes & Deputez de la Reine, que par les Deputez desdites Compagnies, & de tout ce qui s’est passé entr’eux pendant ladite Conference. , françaisRéférence RIM : M0_2892. Cote locale : D_2_28.
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qu’il auoit esté accordé que dés le iour que la Conference seroit
arrestée, on laisseroit arriuer dans Paris cẽt muids de bled par
iour : Neantmoins qu’au lieu de sept cens muids qui deuoiẽt estre
à present portez à Paris, il n’en estoit pas entré cent soixãte muids,
n’ont manqué de bled ny de batteaux, mais par les deffences que
l’on faisoit de les laisser passer, au preiudice des paroles données.
Que cela estoit bien esloigné des esperances qu’auoit conceu la
Compagnie ; que dés les premiers iours de la Conferẽce il y auoit
des passages ouuerts pour auoir non seulement plus grande quantité
de bled, mais aussi des foings, auoines, chairs, salines, & autres
choses necessaires pour ladite Ville de Paris, Mr le Prince les interrompit,
& dit que l’on auoit desia laissé passer plus de deux cens
cinquante muids de bled : Ils repartirent qu’ils auoient asseurance
du contraire, & qu’il estoit estrange que l’on eust enuoyé vne
reuocation sur vne difficulté qui s’estoit meuë à la Conference,
puis que l’on auoit donné parole aux Gens du Roy, qu’en cas que
la Conference fust rompuë, on ne laisseroit pas de deliurer les cẽt
muids de bled par iour iusques au iour de la rupture. Monsieur le
Duc d’Orleans & Mr le Prince dirẽt hautement qu’il n’estoit pas
vray que l’on eust donné aux Gens du Roy cette parole ; qu’ils n’auoient
point eu d’autres ordres que ceux portez par les lettres escrites
à Mr le premier President, qui portoient que l’on fourniroit
le bled selon ce qui se passeroit à la Conference. Lesdits sieurs Deputez
repliquerent que ladite Conference n’auoit esté accordee
dans le Parlement que sur la parole rapportée par lesdits Gens du
Roy ; que l’inexecution de cette parole donnoit suiet à la plainte
du Parlement, & au dessein qu’ils auoient de reuoquer le pouuoir
des Deputez ; que si l’on ne leur tenoit parole ils estoient obligez
de ne passer plus auant sur cela Monsieur le Prince leur auoit parlé
fort hautement, & s’estoient retirez. Mr le President le Coigneux
a pris la parole en suite, & dit qu’il auoit esté ce matin voir Mr le
Duc d’Orleans, & auoit esté introduit dans sa chambre, estant deuant
le feu, ne faisant que se leuer, & luy auoit dit qu’il le venoit
voir, non comme Deputé, mais comme son ancien domestique ;
que Mr le Duc d’Orleans luy auoit demandé s’il ne vouloit pas finir
affaire, & terminer la Conference ce iour-là, & qu’il luy auoit
respondu qu’il estoit impossible ; qu’il n’y auoit guere d’apparence
que l’on voulust terminer la Cõference pour la Paix, puisque l’on


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