Anonyme [1649], PROCEZ VERBAL, DE LA CONFERENCE FAICTE A RVEL, PAR MESSIEVRS LES DEPVTEZ DV Parlement, Chambre des Comptes, & Cour des Aydes, ensemble ceux de la Ville. CONTENANT TOVTES LES PROPOSITIONS qui ont esté faictes, tant par les Princes & Deputez de la Reine, que par les Deputez desdites Compagnies, & de tout ce qui s’est passé entr’eux pendant ladite Conference. , françaisRéférence RIM : M0_2892. Cote locale : D_2_28.
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Longueüil Conseiller, Paris Maistre des Comptes, Bragellonne
Conseiller en la Cour des Aydes, & Fournier Escheuin.

 

Le Samedy à dix heures du matin Monsieur le premier President
n’a point esté à la Conference à cause de sa maladie : cela fut cause
que nous alasmes au Chasteau, & entrasmes en la Chambre de nostre
assemblée par vn escalier qui est à l’entrée de la porte, sans estre
veus que de peu de personnes & montant droit en nostre Chambre.
Les Deputez ayant pris place, Monsieur le President de Mesme dit
que Monsieur le premier President auoit enuoyé vne Lettre qui venoit
de la part de Monsieur le President de Bellievre, & auoit esté
apportée Vendredy au soir par le sieur de la Roussiere, premier
Gentilhomme de la Chambre de Monsieur le Prince de Conty, &
ayant montré la Lettre elle fut par luy leuë, & estoit en ces termes.

MONSIEVR,

Il est midy, il n’y a point de bled arriué à Paris par la riuiere, &
nous n’auons receu du sieur Laisné, non plus que du sieur Lescot Escheuin,
que des procez verbaux qui nous apprenent qu’il n’y a point de Magazins
à Corbeil, Melun, ny Montereau, tel que l’on s’estoit imaginé,
& que difficilement on pourra tirer par cette riuiere les trois ou quatre
cens muids de bled que nous deurions déja auoir receu, & comme cette
Article est non seulement le premier, mais le fondement de la Conference,
sans l’établissement duquel, & l’execution de bonne foy, l’on ne peut
entrer en la discusion d’aucune chose. La Cour ma chargé de vous écrire
le mauuais estat auquel est cette affaire, afin qu’en estant aduerty, & par
vous Monsieur, Messieurs les autres Deputez, il y soit pourueu. Nous
esperions ce matin receuoir des ordres generaux, pour laisser arriuer en
cette Ville, non seulement les bleds, mais aussi les autres grains, chairs,
bois, fourmages, & autres choses necessaires pour subsister pendant le
cours de la Conference, sans qu’il fut besoin d’en receuoir en particulier
chaque iour, & que les ordres portassent celuy de laisser arriuer pour les
trois iours passez, non seulement les trois cens muids de Bled, mais toute
la quantité que vous aurez arbitré, ce deuoir consomme chaque iour,
ensemble des autres danrées, dont nous attendons la liberté des passages,
tant par l’vne que par l’autre les riuieres, & par la terre il se pouuoit
pour la facilité de les faire assembler. Nous esperons que vous nous
ferez auoir vn passeport general pour ceux que nous chargerons de ce



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