Anonyme [1649], L’VNION ET ALLIANCE DE L’ESPAGNE AVEC LA FRANCE. AVEC LES PROTESTATIONS du Roy d’Espagne contre Mazarin. Sujet aussi remarquable, que curieux. , français, latinRéférence RIM : M0_3912. Cote locale : C_10_54.
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que si le Ciel n’auoit secondé ses armes, que ce
Tyrã ne visoit qu’à alterer son Estat, en le dépoüillant
de Naples par la reuolte de ses subjets, afin de
l’assujettir à sa tyrannie & de s’en declarer Roy :
mais Dieu a diuerty son pernicieux dessein, qui
voulant exceder toutes les Loix de la raison, vouloit
éleuer son frere le Cardinal d’Aix en vn degré
sur eminent, luy ayant déja fait porter des Croces,
luy qui n’estoit capable (par la vilité de sa
naissance) qu’à porter des houlettes : neantmoins
triomphant du sort, se seruant des forces du Roy
tres-Chrestien, a intimidé sa Saincteté, la menaçant
de perdre son domaine si elle refusoit le
chapeau Cardinal à sondit frere, comme elle auoit
fait plusieurs fois l’en iugeant indigne.

 

Ce mauuais Ministre est le fleau de toutes les
Nations, ainsi qu’il en a esté l’oppresseur : toutes
les creatures ne buttent qu’à sa perte, afin que par
icelle le negoce soit libre, que les Viateurs y trouuent
leur seureté, les Nautonniers y rencontrent
vn fauorable port, les enfans de Cerés la liberté
de cultiuer leurs terres, & les Iardiniers d’émonder
leurs arbres ; & pour paruenir à vn bien si souhaitable,
vn chacun prend les armes, & semble que
par vne motion secrette, & par vne Prouidence
speciale de Dieu, tous les plus écartez du Soleil,
n’aspirent qu’à sa perte.

Et pour le faire voir plus clairement qu’auec la
lampe de Diogenes, n’y a qu’à considerer cette
Majesté Espagnole, sans discuter dauantage. Cette



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