Anonyme [1652], L’INVENTAIRE DES SOVRCES D’OV LES DESORDRES DE L’ESTAT sont emanés, qui sont, I. La Religion deschirée par les Schismes; descriée par ses Predicateurs; & par les mauuais exemple des grands. II. Le Chaos des trois Estats: le desreglement du Clergé; la decadance de la Noblesse, & le luxe du peuple. III. Le crime sans punition dans les personnes publiques. IV. La pauureté mesconnuë par les Prestres, & l’abondance de biens recherchée. V. La Politique desbauchée par le commerce des fourbes. , françaisRéférence RIM : M0_1731. Cote locale : B_10_31.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 22 --

de la Monarchie, sans luy casser la teste, pour en
esteindre l’incendie, auec toute l’effusion de son
sang ? est il de plus grande impunité que de voir
saper les fondemens de la Royauté par vn Fauory,
sans le traiter d’abord en criminel de leze Majesté
au premier chef ? est il de plus grande impunité
que de voir succer à vne sangsuë estrangere
toute la sustance du peuple, sans la creuer ?
est-il de plus grande impunité que de voir piller
les trois cens millions, sans en massacrer l’autheur ?
est il, dis ie, de plus grande impunité
que de n’ordonner qu’vn simple esloignement
pour toute punition à celuy que les millions
d’incestes, d’adultaires, de paricides & de sacrileges,
rendent coupable dans toutes les Tournelles
de l’Europe.

 

Il n’est neantmoins que trop vray, que Mazarin
est coupable de la decadance de la Royauté,
de l’oppression des Princes, des miseres
du Peuple, & de la ruine de toute la France ; Il
n’est que trop vray, qu’il a succé, le Clergé,
qu’il a pillé toute la Noblesse, & qu’il a vollé
tout le tiers Estat ; il n’est que trop vray, qu’il a
despoüillé les Autels, qu’il a violé les Sanctuaires
du Temple, qu’il a prophané la Saincteté
par le pernicieux exemple de sa vie scandaleuse ;
il n’est que trop vray, que les carnages estoient
ses iouets, que les cruautez estoient ses



page précédent(e)

page suivant(e)