Anonyme [1649], L’INTEREST DES PROVINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1714. Cote locale : E_1_26.
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dans le centre ; c’est là où sont toutes leurs alliance
leurs commerces, & leurs correspondances. Certes
il n’y a personne en France qui ne se doiue estimer
Bourgeois de Paris, celuy-là n’est point François,
qui ne prenne part à sa prosperité, & qui ne
s’afflige de sa perte.

 

Il y a vne telle liaison, & vne si grande correspondance
entre toutes les parties du corps humain,
qu’elles ont non seulement du ressentiment les vnes
pour les autres, mais mesmes estant affligées elles
s’entredonnent vn mutuel secours ; les plus nobles
enuoyent quantité desprits aux moins nobles qui sont
offensées, & celles-cy ne font difficulté de receuoir
le coup qui estoit porté aux autres, comme nous
voyons que la main est preste à parer le coup qui
deuoit tomber sur la teste. Si le Royaume de France
est vn Corps Politique, Paris en est le chef ; Toutes
les villes & les Prouinces luy doiuent porter du secours,
si elles se veulent maintenir.

I’ay veu autresfois vne seule Prouince mettre vn
armée de vingt-cinq mille hommes sur pied en moins
de quinze ou vingt iours, & la faire marcher contre
l’ennemy pour deliurer vn Chasteau qu’il pressoit sur
la frontiere. Cette armée vint fondre sur les assiegeans,
les deffit, deliura les assiegez, & pour vn si
bon seruice la Prouince fut chargée de tailles plus
qu’elle n’auoit esté auparauant. Que veut dire, ô François,
que depuis deux mois ou plus, que Paris est



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