Anonyme [1652], L’INQVISITION RECHERCHANT EXACTEMENT CE QV’ON DOIT FAIRE DAN L’ESTAT PRESENT DES AFFAIRES. , françaisRéférence RIM : M0_1703. Cote locale : C_12_1.
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qu’on en peut auoir, la Reine faisoit vne genereuse
retraitte en son appanage, ne verroit-on pas en vn
moment tant de factions dissipées, qui ne sont esleuées
dans l’Estat que sous ses auspices, & qui ne s’y
sont fomentees qu’à la faueur de l’impuissance du
sexe, dont la plus grande authorité n’est tousiours
que trop foible pour vn gouuernement vigoureux
tel que doit estre celuy de la Natiõ Françoise. Pour
moy ie treuue les auantages de tout le monde en
cette sage retraitte, & la Reine deuroit estre assez
bonne pour les procurer au preiudice de toute son
ambition, elle ne le fera point sans doute, & c’est
pourtant vne chose qu’elle doit faire.

 

Il y a pourtant deux inuincibles raisons de ce deuoir,
dont la premiere est que tandis qu’elle sera
dans le rang qu’elle occupe, il n’y peut iamais auoir
de Paix en France, ie le demonstre par ce raisonnement.

La Reyne se plaint qu’on en veut à l’authorité du
Roy, & maintient la sienne en soustenant celle de
son fils. Cette vnion de pouuoir lui persuade sans
doute que les Sujets ne peuuent estre parfaitement
soûmis au Roy, qu’ils ne le soient aussi à toutes ses
volontez : tandis que cela ne sera point, ils seront
tousiours des rebelles, des Cromvvels & des Ferfax :
ce sont les termes dont elle vse ordinairement.
Cepandant il est impossible que cette parfaite soumission
à tout ce qu’elle voudra, entre iamais dans



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