Anonyme [1652], L’ICARE SICILIEN, OV LA CHEVTE DE MAZARIN, AVEC SA METAMORPHOSE, EN VERS BVRLESQVES : Où le Lecteur reconnoistra l’obligation que nous auons au defunct Cardinal de Richelieu, de nous auoir procuré vn si bon Ministre. , françaisRéférence RIM : M0_1672. Cote locale : B_13_47.
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Ils font assez de tintamarres,
Mais ce n’est que joüer aux barres ;
Ils font du bruit à la maison,
Mais sans conduite & sans raison ;
Ils tirent le monde à leur porte,
Que le grand Diable les emporte,
C’est bien ainsi que l’on le prend ;
Non ce n’est point d’eux que despend
L’effroyable saut de cet homme.
Tout de mesme, ou tout ainsi comme
Minos ne pût venir à bout,
Quoy que dans son Isle il peut tout,
D’vn mal-heureux qu’à sa colere
Il destinoit comme son pere,
Il ne pût, dis-je, neantmoins
Du lieu qu’on soupçonnoit le moins
Esclatta le coup de sa perte ;
Ce pauure Icare à teste verte,
Traisna luy mesme son mal heur
Volant trop haut ; Nostre voleur
En fera tout vn & de mesme,
Car Mars n’est iamais sans Caresme :
Mais suiuons la comparaison,
Et vous verrez si i’ay raison.

 

 


Nous auons laissé en Sicile
Mazarin qui troussoit ses quilles
Plus viste vn peu qu’il n’eust voulu,
Car l’on auoit bien resolu
D’escraser le fils & le pere
S’ils ne l’eussent pas voulu faire ;
Voyans qu’on les pressoit si fort,
Ils furent contrains tout d’abord
De faire Flandre en diligence,
Le fils qui auoit la prudence,

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