Anonyme [1652], L’HOMME D’ESTAT. FAISANT VOIR PAR l’Histoire & la raison que la Reine ne doit estre plus dans le Conseil. Où les Desinteressez verront clair pour iustifier, sans erreur les Armes de l’vn ou l’autre des deux partis qui diuisent aujourd’huy cet Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1656. Cote locale : B_4_7.
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lesquels il s’est rendu redoutable à toute l’Europe.
Et n’est il pas aisé à conclure, en suite de ce
que nous auons veu du depuis, que les malheurs
dont nous auons & serons encor probablemẽt
trauersez n’eussent point inondé dans l’Estat,
auec cét horrible deluge de calamitez, que nos
larmes ont desia commencé d’enfler ; si, comme
on a fort iustement respecté la declaration de
Charles V. en declarant le Roy majeur à quatorze
ans, ont eut pareillement respecté les intentions
qui l’auoient esmeu à la donner, & qui ne
tendoient qu’à ruiner les desseins ambitieux des
Regents, en les esloignant à mesme temps &
de la Tutelle & du Conseil.

 

Si la iustice eut eu assez de force pour placer
M. le Duc d’Orleans dans le rang que son merite
& sa naissance luy faisoit pretendre dans le
Conseil ; il eut pourueu au mescontentement de
M. le Prince, comme il auoit desia commencé si
ses sentimẽs n’eussent esté mesprisés. Ils eut mis
le bannissement du C Mazarin dans vne telle
euidence, qu’il n’eut pas seulement assez d’apparence,
pour le pouuoir pretexter auec aucune
probabilité, & par ce seul coup d’Estat, dont
toute l’Europe estoit en attente, il eut desarmé
Messieurs les Princes, il eut reüny la Maison
Royalle, il eut remis la Iustice en estat de pouuoir



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