Anonyme [1652], L’HEVREVSE ET TRIOMPHANTE ARRIVEE DE MONSIEVR LE PRINCE DANS LA VILLE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M1_126. Cote locale : B_7_7.
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d’atteller son Carosse. Et qu’il vouloit luy aller au
deuant. La joye parut si grande sur son visage qu’il
en estoit tout transporté d’aise deslors. Son cœur
fut comme dans vne inquietude. Le plaisir de cette
entreueuë tant desiré commenca a posseder cette
grande Ame. Et ie remarquay que quelque grauité
qu’il y ait dans toutes ses actions, neantmoins
la joye vouloit estre la Maistresse & tous les momẽs
luy estoient de-ja des longueure, & preuoyant que
le mouuement du Carosse ne se conderoit pas celuy
de son cœur, il demanda vn Cheual pour
joüyr plustost des accollades & des ambrassades de
nostre Prince Victorieux. Il partit donc a deux
heures, auec grand nombre de Noblesse, paroissant
sur son Cheual blanc, auec vne Majesté veritablement
Royalle, & ie vous asseure que le voyant
en cette esquipage, ie pleuray de joye & croyois
en le voyant, Voir le Pere du Peuple Romain,
assauoir Trajan, Tel que Pline nous le depeint
dans la vigueur, & force de son aage faisant paroistre
sur son Visage toutes les vertus qui sont requises,
pour commander. Si son Altesse eust peu
emprunter le Char du Soleil pour se transporter en
moins d’vn moment, au lieu ou estoit nostre
Triomphateur, ils l’auroit fait neantmoins dans


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