Anonyme [1649], L’HEVREVSE ARIVEE DV ROY. EN SA BONNE VILLE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1628. Cote locale : C_5_51.
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les finances espuisées, les peuples appauuris,
& le domaine endebté. Plutarque raporte
qu’Attilius estant retourné victorieux
de l’Asie, & de la Bithinie, que la Ville de
Romeluy fit faire vn Triomphe si magnifique
& si pompeux que la Republique en fut
necessiteuse, & dans vne occasion qui luy
suruint de faire la guerre, elle fut contrainte
d’emprunter de l’argent chez ses voisins.
Toutes ces raisons ne pouuoient pas empescher
les peuples de tesmoigner à leurs Princes
les ressentimens qu’ils auoient de son
bon heur, ils aymoient mieux estre pauures
que mesconnessans, mourir de faim que
manquer à leur deuoir, & celebrer son Triomphe
que d’amasser des Tresors : la gloire
de leur Empereur leur estois plus chere
que leur propre vie : ils faisoient moins d’estime
de leurs personnes, que de son honneur,
& croyoient fermement que leur felicité,
leur fortune, leur satisfaction consistoit
à esleuer leur Prince, & faire connoistre
son merite. Ces loüables sentimens, &
ces sousmissions respectueuses estoient des
preuues infaillibles, & des tesmoignages
asseurez de l’affection qu’ils luy portoient,
comme de la passion extreme qu’ils auoient
d’honorer vne Couronne qui gaignoit leurs


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