Anonyme [1649], L’ESTROITE ALLIANCE ou la ionction du Parlement de Bretaigne & des trois Estats de la Prouince auec le Parlement de Paris. , français, latinRéférence RIM : M0_1309. Cote locale : A_3_25.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --

& consequamment la destruction du nostre, & celle de
toutes les autres Cours souueraines, qui sont autant de branches
qui ne sçauroient souffrir d’estre retranchées de leur
tronc, sans perdre ce qu’elles ont de vie, puis qu’ils persistent
dans le dessein de perdre vostre ville, qui par vne fatale
necessité entraisneroit la ruine de toutes celles du Royaume,
nous sommes obligés de vous protester que ce que nous auons
de fortunes, est à vostre seruice pour le bien de sa Maiesté, &
que nous sommes tous prests à sacrifier nos vies pour le maintien
de son Estat, que vous protegez si genereusement, les trois
Estats de nostre Prouince font cette protestation, nous auons
vne braue noblesse qui ne demande qu’à seruir son Prince sous
vos estendarts, nous auons encor des Genereux & des Heros,
qui feront reuiure la memoire de ces illustres guerriers, du
Guesclin, de Clisson, de Rostrenaut, & de Richemont, qui ont
rendus de si considerables seruices à l’Estat, ils souhaitent d’vn
commun esprit le recouurement de leur Roy, qui vous a esté
enleué par l’attentat le plus execrable du monde, ils ne trouueront
leur repos qu’en le possedant, son absence apporte la
confusion & le desordre

 

 


Rege incolumi mens omnibus [1 mot ill.]
Amisso rapere fidem.

 

Il n’y a point de hazards ausquels ils ne voulussent se commettre,
il n’y a point de mort qu’ils n’estiment glorieuse pour la
cause commune, & la deliurance de leur Monarque,

 


Pulchramque petunt per vulnera mortem.

 

Nous iurons solemnellement vne vnion auec vous, pour combattre
les ennemis de l’Estat, nos trouppes sont tellement
vnies par ensemble qu’on les pourroit comparer auec celles de
Saul, que l’Escriture sainte dit qu’il sembloit que ce ne fut qu’vn
seul homme qui allat à la guerre. Abraham remporta vne victoire
signalée auec trois cens dixhuict soldats, sur vne armée
entiere de quatre Rois, parce que tous les soldats d’Abraham
estoient bien vnis & n’auoient qu’vn mesme esprit, & vne mesme
volonté. Que ne pouuons nous dire des nostres, que n’en
pouuons nous esperer, puis qu’elles surmontent en nombre
celles de nos ennemis, & qu’elles sont autant vnies d’esprit &
de cœur, que les autres sont separées, qui dans la parfaite connoissance
qu’elles ont de la iustice de vos armes, se viennent



page précédent(e)

page suivant(e)