Anonyme [1652], L’ESTONNEMENT DE LA COVR, DE L’ESPRIT QVI VA DE NVICT. , français, latinRéférence RIM : M0_1306. Cote locale : B_1_15.
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telle fougue & si aspre colere le grand fils de Saturne ?
Le voulez vous sçauoir, ie vous le vay dire,
& le connoistrez à l’œil, & par l’experience
qu’on en pourra voit quelque iour & plus à loisir
sur ceux qui à la façon des Flamans & Hollandois,
veulent courir auec hautes enchasses & souliers
mal ferrez sur les riuieres glacées de leur
pays, allans au marché vendre leur laict & beurre,
où souuent ils se versent & se rompent le col.
Ces superbes Critiques Censeurs, & Geans forcenez,
voyans ce Iupin commander seul & sans
compagnon absolument en son trosne (hé !
gueux, canailles, Censeurs, Geans, effrontez,
voulez vous bien ietter vostre foible veuë sur les
affaires des Grands) que fırent ces galands ? ils
complotterent ensemble de contre-carrer ses
volontez : s’opposer à l’authorité de son Sceptre :
voire, ô chose digne de risée : mais de chastiment
rigoureux & exemplaire, luy voulurent faire la
guerre, ils mettent rochers sur rochers, montagnes
sur montagnes, & pensans depuis là donner
l’escalade au Ciel, l’aller prendre prisonnier, &
se mettre en son siege, ils se virent en vn instant
bouleuersez & grillez par cet impitoyable foudre :
ô temeraire audace : mais tres iuste supplice
nihil audendum supra vires, il ne faut rien entreprendre
pardessus ses forces. Quicquid agas prudenter
agas, sed respise finem : tout ce que tu feras, fait le


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