Anonyme [1649], L’ESTENDART DE LA LIBERTE PVBLIQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_1288. Cote locale : C_7_81.
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repoussés, & qui leur abbattant leurs visées
les ont empesché de voler plus long-temps sur
nous. La nature de ces hommes se rend d’autant
plus insupportable qu’elle ne veut de
bien à personne, bien qu’ils ne cherchent
qu’a rauir nos commoditez, ou à nous empescher
d’en auoir. La France depuis long-temps
auoit souspiré sous le puissant fardeau de la
tyrannie de plusieurs Partisans affamez, qui
se succedant les vns aux autres trouuoient
tousiours sur nos playes du sang nouueau pour
s’en rassasier aisement, comme les mouches
sur le renard de la Fable, de sorte que nos
douleurs estoient si cuisantes, que nous auions
beau secoüer, nous n’en pouuions
neantmoins faire tomber vn seul, tant ils estoient
acharnez dessus nostre peau, & tant
le sang des François leur sembloit doux &
sauoureux, estant en cela pires que les sangsues,
à qui l’on ne les doit si bien comparer,
qu’il n’y ait pourtant beaucoup de dissemblance
& de disproportion ; car bien que ces
animaux s’attachent à nos veines pour en tirer
le sang, si est-ce qu’apres qu’ils en sont
suffisamment remplis, ils laschẽt aussi-tost leur
prise, & tombent, ou de leur propre vouloir,


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