Anonyme [1649], L’ESTENDART DE LA LIBERTE PVBLIQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_1288. Cote locale : C_7_81.
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mes contentement, & ne taschoit de se deffendre,
s’il estoit possible, ou que la raison
luy permist. Car à la verité il n’est pas
tousiours licite d’vser de vangeance : par
exemple, si nostre Prince, ou nostre pere
nous vouloient frapper, il nous faudroit
contenter de nous eschapper doucement
de leurs mains, si tant estoit que nous en
peussions trouuer le chemin, & ce seroit vn
grand crime de leur vouloir apporter quelque
violence, car leurs coups ne sçauroient
iamais estre qu’honorables ; mais de permettre
que des personnes qui n’ont rien à nous
commander, & à qui la nature ne laisse aucun
droit sur nous, nous vueillent commander,
c’est auoir bien peu de courage si nous
l’endurons, & principalement quand leur
procedé tourne au detriment du Prince, &
de tout l’Estat. Et c’est contre toute apparence
de bien que ceux qui se voyent en
grande faueur, veulent tenir en suietion les
petits : car s’ils ont vn temps à regner, il en
arriue vn autre puis apres auquel ils n’ont
plus de force, & où ils se voyent tellement
abbatus, que ceux qu’ils ont iniustement


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