Anonyme [1652], L’ESPRIT DE GVERRE DES PARISIENS, CONTRE L’ESPRIT DE PAIX Du Corinthien, refuté Article par Article. , français, latinRéférence RIM : M0_1282. Cote locale : B_10_9.
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qui fait ces crimes : par ce qu’il est Cardinal de
Retz, il n’y a que luy seul qui ose auec mensonge
faire passer Mr. le Prince de Condé & le Duc de
Beaufort, pour des interressés, qui agissent auec
auarice. Le premier est assés esleué d’estre Prince
du Sang ; cette qualité le met au dessus de
toutes les incommodités du siecle, & le second
quoy que moins accommodé nous a fait connoistre
au blocus de Paris, qu’il est trop genereux
pour seruir les peuples aux depens de leur bourses
comme a fait le Duc d’Elbœuf & comme vous
aués fait pour estre Cardinal. Ce chappeau couste
à des Particuliers qui vous ont presté de l’argent,
plus de deux millions que vous ne rendrés iamais,
sans compter celuy qui vous a esté donné par le
Mazarin, qui à esté volé dans les Coffres du Roy.
Ditesdonc apresent que vous estes vn bon Prelat,
& que nos Princes sont de mechants Generaux
d’Armée : on vous respondra que vous auez menty,
& que vous mentirez encore, lorsque vous
dirés que la canaille aura des billets pour piller les
maisons des Mazarins. Nous ne souffrirons iamais
cette extremité : mais nous vous commanderõs &
à tous ceux de vostre caballe soit Corinthienne ou
Mazarine de sortir de Paris dans vingt-quatre
heures, & à faute de ce nous mesmes les bons
Bourgeois, nous vous en chasserons par force si
vous ne le faites par douceur : nostre conduite


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